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Quel rendement viser pour son épargne financière ?

Par Loïc Abadie, le 30/06/2023

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C’est évidemment une question qui n’a pas de réponse générale. Un jeune actif de 25 ou 30 ans en phase de construction de patrimoine aura forcément des objectifs très différents de ceux d’un retraité rentier qui dispose d’un capital important.

Il y a malgré tout une limite basse à considérer, même dans le cas du rentier ayant son patrimoine constitué : le rendement doit couvrir à la fois l’érosion monétaire (inflation) pour préserver le capital, et ses besoins financiers pour lui permettre de profiter de sa vie dans de bonnes conditions.

Avec un taux d’inflation à 3%, et un revenu de 5000€ par mois par exemple, deux millions d’euros vous seront nécessaires avec un taux de rendement du patrimoine financier de 6%, ce n’est pas rien (et encore je ne tiens aucun compte ici de la fiscalité !)

Je vous propose donc de télécharger ici un outil de simulation de construction d’un patrimoine financier en fonction du taux d’inflation et du taux de rendement de vos placements, il vous permettra de définir par vous-même le taux de rendement qu’il vous faudra en fonction de vos objectifs à atteindre.

Mais une chose est certaine : le taux de rendement est vraiment la clé de la réussite de votre carrière d’investisseur.

Prenons l’exemple d’un épargnant qui dispose de 40 000€ d’apport initial, et consacre ensuite 1000€ par mois à l’épargne financière (ce qui est déjà un gros effort), en augmentant cet effort au rythme de l’inflation.

  • Avec une inflation à 3% et un rendement à 4%, notre épargnant aura au bout de 20 ans environ 293 000€. Ce qui est clairement insuffisant pour viser l’indépendance financière (même partielle)
  • Si on passe à 8% de rendement, il obtiendra 486 000€ (toujours insuffisant pour un objectif d’indépendance financière durable)
  • à 12%, il obtient 829 000€ (là ça commence à être possible)
  • et à 15% il arrive à 1 251 000€ (on est ici assez « confortable » par rapport à un objectif d’indépendance financière).

L’autre paramètre à prendre en compte est liée à une réalité biologique immuable : notre espérance de vie en bonne santé, qui est en moyenne à 65 ans pour les hommes et 67,6 ans pour les femmes.

Il ne vous servira à rien de faire de gros efforts d’épargne toute votre vie si votre santé ne vous permet plus de profiter ensuite des fruits de vos efforts !

Toutes ces questions, je me les suis posées dès mon entrée dans la vie active. Attachant une importance primordiale dans ma vie à la liberté et au temps libre, j’avais compris qu’il me fallait viser des rendements vraiment élevés, et accepter pour cela une certaine prise de risque si je voulais atteindre l’indépendance financière (au moins partielle mais à un niveau suffisant pour profiter d’une grande liberté) dans un délai raisonnable, disons d’une vingtaine d’années.

Cet objectif a été atteint pour ma part vers 43-45 ans.

Et pour cela, il n’y a pas de miracle, à moins d’avoir au départ un patrimoine financier réellement important (ce n’était pas mon cas), il vous faudra un taux de rendement sur votre épargne financière qui atteigne au moins 15%.

Ce chiffre de 15%, qui est aussi utilisé de façon quasi-universelle pour évaluer la validité de nombreux projets d’investissements en entreprise n’est pas un « caprice de capitaliste avide ». Il est juste lié à l’espérance de vie humaine, et au besoin légitime que nous avons de profiter des fruits de notre épargne (ou de nos projets d’entreprise) dans un délai raisonnable.

Si cette espérance de vie était à 300 ou 500 ans, nous pourrions accepter des rendements à 5-6% évidemment. Mais pas avec une espérance de vie en bonne santé inférieure à 70 ans !

Je vous expliquerai dans un prochain article de quelle façon on peut viser ces 15% (ou plus) sur la durée.

  • Ce n’est évidemment pas avec des produits de taux (qui rapportent des rendements ridicules).
  • Ce n’est pas non plus avec des contrats multi-supports dont la performance est corrélée au CAC40 : la performance moyenne du CAC depuis sa création (dividendes inclus) est à 7,9% hors inflation et 6,2% inflation déduite (mais depuis 2000 cette performance tend à décroître). C’est déjà mieux évidemment que les produits de taux, mais ça reste insuffisant.
  • Ce n’est pas non plus avec de l’immobilier, à moins d’être vraiment capable de sortir des sentiers battus (ventes judiciaires, rénovation de logements « difficiles »…etc) : les rendements locatifs nets actuels sont à seulement 3,2% selon la FNAIM !

La gestion en direct sur petites et moyennes capitalisations vous offre par contre de nombreuses opportunités pour atteindre cet objectif (sur le long terme), et je vous en donnerai un exemple dans le prochain article.


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