Ces grandes entreprises françaises qui brillent au niveau mondial

Actualité publiée le 27/02/20 09:53

Chaque année, Fortune publie sa liste Global 500 qui répertorie les plus grandes entreprises mondiales en termes de chiffre d’affaires. L’édition 2019 dévoilée en juillet a définitivement marqué un tournant à plusieurs égards. Au niveau mondial, la Chine et les États-Unis sont clairement au coude à coude et l'écart se resserre entre les deux puissances. Au niveau européen, la France confirme la tendance amorcée en 2018 et classe plus d’entreprises au palmarès que son allié européen, l’Allemagne. Un signe de plus si besoin était que l’économie et les entreprises françaises se portent bien malgré un contexte social toujours délicat.

Quelles sont les grosses entreprises françaises dans le Fortune Global 500 ?

En 2019, ce ne sont pas moins de 31 multinationales françaises qui font partie du classement Global 500. Champion de l'Hexagone, Total pointe en 20e position montant ainsi de huit échelons dans le classement. Axa arrive à la 46e place et Carrefour complète ce trio de tête à la 81e place. En outre, quatre petits nouveaux font également leur entrée : Air Liquide (500), Safran (493), Michelin (478) et Financière de l’Odet (456).

Intégrer le club fermé des 500 plus grosses entreprises mondiales est prestigieux et le nombre de sociétés françaises dans cette liste démontre bien que la France conserve un poids significatif au sein de l’économie globale. Ce classement est intéressant à bien des égards et l’édition 2019 a également attesté d’un changement de taille au niveau de l’équilibre mondial. En effet, pour la première fois, la Chine possède plus d’entreprises dans la liste que les États-Unis. Si l’on inclut les entreprises taïwanaises, 129 entreprises chinoises sont présentes dans le Fortune Global 500 alors que les entreprises américaines sont au nombre de 121.

Néanmoins, le Fortune 500 tient uniquement compte du chiffre d’affaires des entreprises. Il existe bien évidemment d’autres facteurs de comparaison en particulier lorsqu’il s’agit de déterminer une stratégie d’investissement.

Un autre indicateur : les capitalisations boursières ou les résultats financiers

La plupart des investisseurs s’intéressent peu aux revenus bruts qui ne sont qu’un indicateur parmi d’autres de la santé financière d’une entreprise. Les trois géants que sont Total (FP), Axa (CS) et Carrefour (CA) sont également cotés en bourse et font partie de l'indice CAC 40. Les performances sont en demi-teinte.

Si l’on regarde leurs graphiques des cours boursiers, le bilan est en effet plus mitigé. D'après les données d'eToro, Carrefour par exemple affiche une mauvaise performance avec un rendement de 0,27% seulement entre le 31 décembre 2018 et le 31 décembre 2019. Son retour sur investissement pour les trois dernières années est largement négatif (-17,13%). La grande distribution dans son ensemble peine visiblement à trouver un nouveau modèle qui convient aux consommateurs contemporains. Lorsqu’on sait que le CAC 40 a réalisé un rendement de plus de 26% sur l’année écoulée, Carrefour fait clairement partie des pires performances de 2019.

Pour ce qui est d'Axa, l'assureur tire son épingle du jeu avec un rendement de 33,15% sur l'ensemble de l'année 2019 soit au-dessus du CAC 40. On est encore loin cependant du top 3 des meilleurs performeurs du CAC 40 à savoir STMicroelectronics (STM, +91,99%), LVMH (MV, +60,42%) et Schneider Electric (SU, +53,22%).

Enfin, le groupe Total signe également l'une des mauvaises performances de 2019 avec un rendement annuel de 6,54%, toujours selon les données publiées par eToro. La plateforme de trading en ligne eToro propose à ses utilisateurs d'investir dans les actions du CAC 40 et dans d'autres marchés également. Cette plateforme permet de visualiser les évolutions de cours ainsi que de nombreux graphiques et statistiques financières. Il est possible par exemple de connaître instantanément le cours le plus haut et le cours le plus bas d'un titre sur une période de 52 semaines ainsi que le rendement sur cette même période. eToro a également la particularité d'être une plateforme de trading social, ce qui permet à ses utilisateurs de s'appuyer sur l'expertise d'une communauté de traders expérimentés pour réaliser les meilleurs investissements.

Et au niveau des capitalisations ?

Les classements d’entreprise font légion et nombreux sont ceux qui préfèrent comparer les capitalisations boursières plutôt que le chiffre d’affaires. En juillet 2019, le cabinet de conseil PwC a publié sa liste des 100 plus grosses capitalisations mondiales. Ici aussi, la France brille occupant la quatrième place des pays avec le plus grand nombre d’entreprises représentées.

Avec cinq entreprises, la France se classe juste derrière le Royaume-Uni (6) et les indétrônables Chine et États-Unis. Si l’on regarde les augmentations par rapport à l’année précédente, la France est le meilleur élève européen derrière la Suisse avec une augmentation de 12% de la valeur de capitalisation boursière. Les champions français recensés par PwC sont LVMH, L’Oréal, Total, Sanofi et Airbus.

L’équilibre franco-allemand au niveau européen en train d’évoluer ?

Ces classements doivent être analysés dans leur contexte et sont instructifs à plusieurs égards. En Europe, la France semble prendre l’avantage sur l’Allemagne dont l’économie centrée sur ses exportations souffre.

En effet, dès 2018, la France a répertorié un plus grand nombre d’entreprises que l’Allemagne au classement Fortune Global 500. Au niveau des capitalisations boursières également, la France supplante l’Allemagne. Cette tendance pourrait s’accentuer dans les prochaines années car deux défis de taille attendent l'Allemagne. D’une part, il y a la passation de pouvoir d’Angela Merkel prévue en 2021. La chancelière allemande est en effet une figure politique incontournable de la scène européenne et mondiale depuis près de 15 ans maintenant. D’autre part, l’Allemagne va devoir faire face à la restructuration du secteur automobile dont elle est fortement dépendante. La transition vers les énergies renouvelables et un nouveau modèle de mobilité devraient d'ailleurs peser également sur le secteur de l’automobile français, PSA (UG) et Renault (RNO) en tête.

Il ne faudrait pas pour autant croire que l’Allemagne ne parviendra pas à redresser la pente. Le pays a déjà surpris les observateurs en évitant de justesse la récession au troisième trimestre 2019 et nos voisins allemands ont déjà prouvé leur résilience et leur réalisme en cas de contexte difficile.

La France de retour

Bruno Le Maire l’a fait très clairement savoir lors du Fortune Global Forum à Paris le 18 novembre dernier : « La France est de retour ». Fervent défenseur de la solidarité européenne pour faire front notamment face à la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, l’homme ménage son voisin allemand mais fait également preuve d’ambition pour la nation française. Bruno Le Maire, tout comme le Président Macron, a en effet bien compris qu’au niveau européen, l’union fait la force, pour reprendre la devise de la Belgique, l’un de nos autres voisins.

Ceci étant dit, Bruno Le Maire peut, il est vrai se targuer de plusieurs excellents résultats. La privatisation de la Française des Jeux il y a quelques semaines fut couronnée de succès avec un bénéfice pour l’État estimé à 2,2 milliards d’euros. Plusieurs réformes dont certaines initiées avant le règne Macron, portent également leurs fruits. Le coût du travail a diminué et la réglementation est moins complexe. Au niveau de la fiscalité, la France a également modernisé son système pour attirer notamment les investissements étrangers. Toujours selon Bruno Le Maire, l’année 2018 fut d'ailleurs la meilleure année pour les investissements étrangers et la tendance devrait s’accentuer, effet Brexit oblige. La France est de retour, oui et elle entend bien le faire savoir.

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