OK
Accueil > Marchés > Cotation Cac 40 > Actus Cac 40

Frédéric Oudéa rejoint Revolut pour piloter sa conquête de l'Europe de l'Ouest


Actualité publiée le 05/09/25 08:04

C’est un mouvement qui fait du bruit dans la finance européenne. Revolut, la plus grande néobanque du continent, vient de frapper un grand coup en nommant Frédéric Oudéa président de son conseil d’administration pour l’Europe de l’Ouest. L’ex-directeur général de Société Générale, également président du conseil d’administration de Sanofi, rejoint ainsi les rangs de la fintech britannique dans une phase clé de son développement.

Ce choix s’inscrit dans une stratégie d’institutionnalisation affirmée. Revolut, déjà forte de plus de 60 millions de clients à travers le monde, veut désormais s’imposer comme une alternative crédible aux grandes banques traditionnelles, notamment sur le marché français. Et pour ce faire, elle mise sur des figures de l’establishment bancaire européen, à commencer par Oudéa, dont l’expérience est perçue comme un atout majeur.

Une gouvernance qui se muscle et un ancrage stratégique à Paris

"Cette nomination marque un tournant pour Revolut en Europe. En tant que dirigeant de Société Générale, il a dirigé l'une des principales banques traditionnelles d'Europe tout en défendant l'innovation, transformant BoursoBank, entre autres, en un pionnier de la banque numérique en France", a salué Nik Storonsky, PDG et cofondateur de Revolut.

Le nouveau président européen de la fintech ne cache pas son enthousiasme : "Revolut est un projet fondamentalement entrepreneurial, dont l'ambition est immense et qui s'appuie sur une base déjà très bien établie". Mais, ajoute-t-il, "pour atteindre correctement nos ambitions, nous avons besoin de mettre en place un socle très solide, qui commence par la gouvernance".

Ce "socle", Revolut a commencé à le bâtir à Paris, où l’entreprise a installé son siège pour l’Europe de l’Ouest. La capitale française représente un marché crucial, avec déjà 5 millions de clients. Un nouveau hub stratégique y prend forme, dirigé par Béatrice Cossa-Dumurgier (ex-BNP Paribas), épaulée par plusieurs anciens de la finance traditionnelle, comme Bastien Moreno (audit) ou Marion Goyenetche (juridique).

Une demande de licence bancaire française pour renforcer la confiance

Pour compléter cette montée en puissance, Revolut a engagé une demande de licence bancaire en France. "On est en discussions très avancées avec l'ACPR", assure Béatrice Cossa-Dumurgier. L’entreprise détient déjà une licence lituanienne, mais souhaite désormais renforcer ses liens avec les régulateurs locaux.

"Cela fait sens de s'ancrer à partir de la France pour couvrir avec plus de proximité les pays de cette zone géographique. Cela nous permettra aussi d'être encore plus pertinents dans l'offre de produits et services", explique-t-elle.

Lire aussi : La néobanque britannique Revolut atteint une valorisation de 75 milliards de dollars

L’offre, justement, va s’étoffer : Revolut prévoit le lancement d’un crédit immobilier d’ici la fin de l’année, et réfléchit à introduire une autorisation de découvert.

Pour Oudéa, l’absence d’agences physiques n’est pas un frein : "Je pense que les mentalités vont continuer d'évoluer vis-à-vis de la technologie, notamment avec l'essor de l'intelligence artificielle. Peut-être qu'aujourd'hui, la présence physique est un attribut de confiance, mais c'est quelque chose, qui, à mon avis, va s'estomper. Et ce même dans les banques traditionnelles, qui vont continuer à réduire leurs agences".

Une déclaration lourde de sens, qui inscrit Revolut dans la transformation à long terme du paysage bancaire européen.

Mais tout n’est pas encore gagné. "Comme toute banque, nous devons apparaître comme un partenaire de confiance dans un environnement incertain, avec tous les enjeux de gestion des risques que cela implique", reconnaît Frédéric Oudéa. Revolut a déjà été pointée du doigt pour des lacunes en matière de lutte contre la fraude et du blanchiment d’argent, et fait l’objet d’une enquête en Italie pour pratiques commerciales trompeuses.

Ces fragilités n’enlèvent rien à la volonté de Revolut de se hisser parmi les grands. En attirant des figures de poids et en renforçant sa présence à Paris, la fintech veut désormais jouer dans la cour des banques de référence en Europe.

© AbcBourse.com. Tous droits réservés

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.

Twitter Facebook Linkedin email

Soyez le premier à réagir à cet article

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

QAN4ZcYILSrnI8qRbSrpu6sn2mm0vHGBjPu-h0DV7o3xGzjxyn_Btxihr8mg7vzR

Investir en Bourse avec Internet