L'or dépasse les 4 000 dollars l'once, un record historique jamais atteint

(ABC Bourse) - Ce mercredi 8 octobre 2025, l’or a franchi pour la première fois la barre mythique des 4 000 dollars l’once, un seuil que beaucoup jugeaient jusqu’alors inatteignable, désormais pulvérisé dans un contexte mondial électrique.

Porté par une conjoncture géopolitique tendue, une dynamique monétaire incertaine et une accumulation massive par les pays émergents, le métal jaune atteint un nouveau sommet : 4 001,11 USD l’once, record absolu.

Depuis le début de l’année, l’or s’envole de près de 50 %, une progression fulgurante sous l’effet de tensions mondiales, d’un recul du dollar, et d’une demande de valeur refuge accrue. « Gold surges past USD 4000 as market nerves rise » met en lumière le rôle central du climat d’incertitude macroéconomique et géopolitique dans cette ruée vers le métal jaune.

Un seuil symbolique mais lourd de signification

Mercredi 8 octobre, l’or s'échangé à 4 036 dollars l’once sur le marché au comptant — un record historique. Jusqu’à récemment, les grandes banques comme Goldman Sachs ou JP Morgan misaient sur les 4 000 USD d’ici mi-2026 — ce cap est désormais dépassé.

Ce bond ne relève pas du hasard : en trois ans, le cours a grimpé de 135 %, une tendance sans précédent dans l’histoire récente. Dans les dernières semaines, plusieurs facteurs se sont conjugués :

• La paralysie du gouvernement américain (shutdown) et les tensions internes aux États-Unis
• La crise politique en France
• Les mouvements sociaux dans plusieurs nations émergentes
• Les guerres persistantes en Ukraine et au Proche-Orient
• Les pressions de Donald Trump sur la Réserve fédérale pour abaisser les taux, fragilisant la confiance dans le dollar

Face à cela, les capitaux se détournent des bons du Trésor américain, et cherchent refuge dans le métal jaune, considéré comme un havre de stabilité.

Les banques centrales émergentes : moteur structurel de la demande

Au-delà de l’effet court terme, cette envolée reflète un changement fondamental dans la structure du marché : les banques centrales jouent désormais un rôle déterminant.

Depuis 2022, les banques centrales des pays émergents — Chine, Inde, Turquie, Russie — accumulent de l’or pour réduire leur dépendance au dollar et se prémunir contre les sanctions ou la volatilité internationale. En 2024, ces entités ont ajouté plus de 1 000 tonnes à leurs réserves, un record pour la troisième année consécutive.

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Pour Pékin, l’or revêt une dimension stratégique : il « ne dépend d’aucune contrepartie, ne peut être gelé ni saisi, et s’impose comme une assurance ultime en temps de turbulences ». Cette démarche s’inscrit dans un mouvement plus large où le métal jaune redevient une mesure de pouvoir économique dans un monde incertain.

Enjeux et perspectives : jusqu’où peut-on aller ?

Ce franchissement marque un tournant symbolique : l’or n’est plus seulement une valeur refuge, il devient une référence stratégique dans un monde en mutation.

Mais ce record n’est pas sans risques : un retour du dollar fort, une remontée inattendue des taux d’intérêt américains, ou un regain d’appétit pour les actions pourraient précipiter des prises de bénéfices.

D’un autre côté, si la demande des banques centrales se poursuit, si les incertitudes persistantes s’aggravent, et si les politiques monétaires restent accommodantes, l’or pourrait prolonger sa course.

À ce stade, l’histoire est loin d’être écrite — mais le métal jaune occupe déjà une place qu’il n’avait pas tenue depuis des décennies.

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