La Bourse de Paris inquiète du Covid-19 et des tensions sino-américaines (-1,75%)

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

La Bourse de Paris restait mal orientée mardi à la mi-journée (-1,75%), dans un climat assombri par un Covid-19 toujours très virulent et un regain de tensions entre Pékin et Washington.

A 12H50 (10H50 GMT), l'indice CAC 40 perdait 88,42 points à 4.967,81 points. La veille, il avait fini en hausse de 1,73%.

La cote parisienne est restée nettement dans le rouge depuis l'ouverture.

Wall Street se préparait pour sa part à ouvrir légèrement dans le vert. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avançait de 0,39%, celui sur l'indice élargi S&P 500 de 0,35% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,23%.

"Un retour en arrière dans le processus de déconfinement en Californie et la montée des tensions en Chine" font baisser les actions en Europe et "les chiffres étonnamment bon du commerce extérieur chinois n'ont pas suffi à calmer les marchés", a résumé Neil Wilson, un analyste de Markets.com.

"Les tensions grandissantes entre les États-Unis et la Chine en lien avec les revendications territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale pèsent sur le moral" tout comme "la réintroduction de mesures de confinement" alors que "de nombreux pays continuent à se battre contre le Covid-19", a également souligné David Madden, un analyste de CMC Markets.

La Californie et plusieurs autres régions du monde, confrontées à une explosion du nombre d'infections, adoptent à nouveau de sévères restrictions, tandis que l'OMS s'alarme de voir "trop de pays (aller) dans la mauvaise direction" et saper la confiance des populations faute de messages clairs.

La pandémie continue ainsi à s'aggraver avec désormais environ 13 millions de cas avérés.

La Chine a par ailleurs accusé mardi les États-Unis de "saboter la paix et la stabilité régionales", après des déclarations du chef de la diplomatie Mike Pompeo considérant les revendications de Pékin comme "illégales".

Les investisseurs surveilleront le coup d'envoi de la saison des résultats aux États-Unis avec une série de poids lourds, en particulier les banques Citigroup, Wells Fargo et JPMorgan Chase ainsi que ceux de Delta Air Lines.

Du côté des indicateurs, les importations de la Chine ont enregistré en juin un net rebond sur un an (+2,7%), le taux d'inflation en Allemagne est remonté en juin et la production industrielle en zone euro est repartie à la hausse en mai.

En revanche le baromètre Zew de la confiance des milieux financiers outre-Rhin a légèrement baissé en juillet, mettant un coup d'arrêt au fort rebond entamé en avril.

Aux Etats-Unis, l'indice des prix à la consommation (CPI) pour juin est également à l'agenda.

- La tech en recul -

Le recul de plusieurs grandes valeurs technologiques lundi à Wall Street se faisait clairement sentir sur le secteur à Paris: Dassault Systèmes perdait 3,83% à 151,90 euros, STMicroelectronics 5,07% à 24,55 euros, Soitec 5,03% à 100,10 euros et Worldline 4,14% à 74,58 euros.

La baisse se poursuivait pour Ubisoft (-1,55% à 72,50 euros) deux jours après une présentation de jeux jugée décevante par le marché et alors que l'éditeur se débat dans un scandale de harcèlement sexuel.

Air France-KLM refluait de 1,51% à 4,04 euros. Le groupe est au coeur d'une querelle diplomatique entre Paris et Pékin qui a fustigé mardi la décision de la France de limiter à un seul par semaine les vols chinois à destination de la France, au nom de la réciprocité vis-à-vis d'Air France.

TFF Group s'enfonçait de 3,63% à 29,20 euros. Le fabricant de tonneaux a vu son bénéfice annuel reculer lors de son exercice décalé 2019-2020, un résultat qu'il attribue notamment à l'impact de la crise sanitaire.

© 2020 AFP

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