L’Italie, souvent vue comme le maillon faible de la zone euro, pourrait bien devenir la prochaine surprise des marchés financiers au cours de cette décennie. Sous la houlette de sa première ministre, Giorgia Meloni, dont le leadership ferme et pragmatique contraste avec l’instabilité politique chronique du pays, la Botte témoigne d'une résilience inattendue. Le gouvernement Meloni, proche du clan Trump et marquant ses distances avec le couple franco-allemand affaibli, impulse une dynamique pro-business qui séduit les investisseurs étrangers. Dans un contexte où Berlin et Paris peinent à relancer leur croissance, l’Italie mise sur des réformes fiscales attractives et un soutien accru à l’industrie locale.
Longtemps sous-évaluée, le FTSE MIB, principal indice de la Bourse de Milan, a surperformé plusieurs de ses homologues européens sur les derniers mois. De quoi attirer progressivement l’attention des fonds d’investissement institutionnels. Entre entreprises familiales solides et géants industriels en reconversion, le marché italien offre un mélange unique de stabilité et de potentiel de croissance. Mais derrière ces opportunités se cachent des risques géopolitiques majeurs, notamment la dépendance au gaz russe et les tensions commerciales avec les États-Unis.
Le leadership de Meloni : Un nouveau souffle dans la zone euro face à l'hégémonie du couple franco-allemand
Giorgia Meloni symbolise une rupture avec l’ère des technocrates soumis aux diktats de Bruxelles. Son rapprochement avec Donald Trump, dont elle partage la vision protectionniste et souverainiste, renforce sa crédibilité sur la scène internationale. Alors que l’Allemagne s’enfonce dans la récession et que la France lutte contre un déficit public record, l’Italie mise sur une politique économique volontariste : baisse des impôts pour les entreprises, simplification administrative et relance de grands projets industriels. Cette approche séduit les investisseurs étrangers, qui voient dans la péninsule un nouveau relais de croissance en Europe.
Contrairement aux idées reçues, Rome affiche des résultats macroéconomiques encourageants. La dette publique, bien qu’élevée, est sous contrôle grâce à des taux d’intérêt maîtrisés par la BCE. Le secteur bancaire, autrefois fragile, a été assaini et les prêts aux entreprises repartent à la hausse. Cette stabilisation crée un terreau favorable pour les actions italiennes, longtemps boudées en raison des turbulences politiques.
Les entreprises phares à suivre dans la botte italienne
Parmi les valeurs phares du marché italien, ENI se distingue comme un acteur énergétique résilient. Le géant pétrolier a diversifié ses approvisionnements depuis la guerre en Ukraine, réduisant sa dépendance au gaz russe tout en développant des partenariats en Afrique du Nord. Ses investissements dans les énergies renouvelables en font un joueur clé de la transition énergétique européenne.
Autre incontournable, Ferrari continue de symboliser l’excellence industrielle italienne. Malgré un cours élevé, la marque jouit d’une demande incompressible et d’une marge opérationnelle insolente, supérieure à 25%. Son positionnement ultra-luxueux la protège des aléas économiques, faisant d’elle un refuge en période de volatilité. Bien que la France soit le bastion mondial du luxe, l'Italie n'a rien à envier à son voisin avec les maisons Brunello Cucinelli et Moncler qui affichent des rentabilité élevées.
Enfin, le secteur financier italien, après des années de turbulences, offre désormais des opportunités. UniCredit (deuxième banque du pays, a mené une restructuration efficace et distribue désormais des dividendes attractifs. Generali, l'un des leaders de l’assurance européenne avec Allianz et Axa, mise sur l’expansion internationale et la gestion d’actifs, un secteur en pleine croissance avec l'union des marchés des capitaux en ligne de mire.
Risques géopolitiques : Un pays soumis à des tensions d'approvisionnement au gaz naturel
L’Italie reste vulnérable aux ruptures d’approvisionnement en gaz naturel. Bien que Rome ait réduit sa dépendance à Moscou, près de 40% de ses importations proviennent encore de Russie via des tiers pays. Une escalade du conflit en Ukraine ou de nouvelles sanctions pourraient perturber les industries lourdes (sidérurgie, chimie), pénalisant des valeurs comme Tenaris, spécialiste des tubes pour hydrocarbures.
Autre menace, la position géographique de l’Italie, en première ligne face aux flux migratoires, pèse sur sa stabilité sociale. Les tensions en Libye et en Tunisie risquent d’alimenter de nouvelles crises, susceptibles d’effrayer les marchés. Enfin, les droits de douane américains sur les produits européens, notamment l’acier et le vin, pourraient frapper de plein fouet des exportateurs comme Campari ou Pirelli.
Conclusion : Un marché actions agité dans le passé, mais potentiellement plus rémunérateur
Les actions italiennes ne sont pas un investissement de tout repos, mais elles offrent des opportunités uniques dans un paysage européen atone. Le leadership de Meloni, bien que controversé, apporte une forme de stabilité propice aux affaires. Les entreprises locales, souvent sous-évaluées par rapport à leurs concurrentes allemandes ou françaises, pourraient bénéficier d’une réévaluation si les réformes portent leurs fruits.
Cependant, les investisseurs devront garder un œil sur les risques géopolitiques et énergétiques. Une approche bien pensée, privilégiant les secteurs résilients (luxe, énergie) et les entreprises peu endettées, sera cruciale. Dans un monde incertain, l’Italie incarne peut-être le paradoxe ultime : un vieux pays aux problèmes anciens, mais qui pourrait bien devenir le nouveau chouchou des marchés.