OK
Accueil > Analyses > Chroniques

Le portefeuille de George Soros

Par Claude Mathy

sacha pouget

Vous aimez écrire ? vous souhaitez que vos textes soient publiés dans cette rubrique ? contactez-nous

Après la présentation du portefeuille de Warren Buffett hier permettez-moi de vous présenter celui d’une autre pointure des marchés, celui de George Soros. Sais-t-on jamais, vous en tirerez peut-être quelque chose de profitable.

Juste un petit mot perso sur l’homme, je suis depuis des années ses propos, ses prises de position, sa façon de penser, je dois reconnaitre que ce gars est fort, très fort même.

Malheureusement, je dois préciser que Soros comme beaucoup d’autres dans ce milieu est un véritable requin, un prédateur qui ne reculera devant rien s’il peut tirer profit de la situation, chez lui pas de scrupules, il possède l’habitude de dire qu’il prend position sur telle ou telle chose en faisant en réalité l’inverse.

Si l’aspect humain frôle le zéro chez lui il faut à l’évidence lui reconnaitre un feeling hors du commun pour anticiper les cours.

Avant de découvrir la composition de son portefeuille, un petit rappel pour les non-initiés :

Faits d’armes du personage :

« L'homme qui fit sauter la banque d'Angleterre » en 1992, alors que l'Angleterre s'enfonçait dans une crise économique, il sembla clair à Soros que la situation de la livre sterling était intenable.

La livre sterling à cette période était dans un régime de change lié : le Système monétaire européen (SME). Ce système induisait premièrement une valeur presque fixe de la livre (relativement aux autres monnaies européennes), celle-ci, en raison de la crise, était devenue trop élevée ; et deuxièmement le niveau des taux d'intérêt, calquant ceux-ci de fait sur ceux de la Bundesbank. Ce système est l'ancêtre de l'Euro.

L'Allemagne avait besoin de taux d'intérêt élevés, l'Angleterre de taux faibles. Soros paria sur le fait que la Banque d'Angleterre ne pourrait résister à plus de pression sur sa monnaie et qu'elle serait forcée de sortir la livre du SME. Ceci provoquerait en particulier une chute importante de la valeur de la livre. Aujourd'hui, l'euro de par sa nature rend tout cela impossible, et c'est une des raisons qui ont appuyé l'idée d'une monnaie unique.

Le 16 septembre 1992 (mercredi noir), Soros vendit à découvert 10 milliards de livres, pariant donc à la baisse sur cette monnaie. Il provoqua, par cette opération, une pression telle sur la livre que la Banque d'Angleterre sortit sa devise du Système monétaire européen.

La plus-value qu'en aurait tirée Soros serait d'environ 1,1 milliard de dollars. Il fut surnommé pour cela « l'homme qui fit sauter la Banque d'Angleterre
».

30.5 % par an !

30.5 % par an, c’est le rendement annuel moyen de Soros de 1969 à 2000, excusez du peu.

En 2008, la pire année pour la plupart des fonds de couverture il réussit à gagner 8 %, en 2009 il gagne encore 29 % soit pas moins de 3,3 milliards de dollars.

Maintenant, découvrons la composition de son portefeuille, vous découvrirez des prises de position étonnantes, par exemple le fait qu’il soit short (mise sur la baisse) des émergents, il possède des options à la vente à hauteur de 360 millions de dollars sur ceux-ci, autre énorme prise de position, l’or, il est sur le tracker GLD avec plus de 650 millions, c’est la plus grosse position de l’ensemble de son portefeuille.

Pour le reste, voici les dernières composantes de son portefeuille :



Chose exceptionnelle, son portefeuille ne fait que du 1 % depuis fin décembre, alors que le SP 500 en est à 5.9 %, je doute fort que cela ne soit qu’un dysfonctionnement temporaire et qu’aux fil des mois à venir Soros va encore nous sortir une performance d’exception comme il en a l’habitude depuis des années.

Claude Mathy

Twitter Facebook Linkedin email
Les derniers articles de Claude Mathy

Investir en Bourse avec Internet