La crise du Covid a mis en exergue la fragilité de nombreux pays face à la dépendance des importations de biens essentiels, à l'image des masques de protection fabriqués en Chine. Cela a conduit à un mouvement en faveur des « relocalisations industrielles » qui a fait écho dans bon nombre de secteurs. Curieusement, les décideurs politiques occidentaux de l'époque et d'aujourd'hui ont repris par la force des choses, un thème de campagne des partis populistes.
Si la relocalisation industrielle est en marche, ne rêvons pas d'un remake des Trente Glorieuses, car elle est quelque peu alambiquée. En effet, les entreprises occidentales ont tendance à rapatrier une partie de leurs activités proches des pays où elles possèdent des parts de marché majeures, c'est ce qu'on appelle le nearshoring.
Dans la mesure que ce mouvement industriel va probablement persister tout au long de la décennie en cours, voyons deux secteurs les plus à même à profiter du nearshoring.
L'immobilier logistique
On ne doute pas que la logistique soit l'un des secteurs concernés par le nearshoring. Mais on n'oublie pas que la crise du Covid l'a frappé de plein fouet en perturbant les chaînes d'approvisionnement dans l'industrie. Les restrictions frontalières pour éviter la propagation de la pandémie ont mis à mal tout ce qui a été bâti pendant de nombreuses décennies.
De cet événement, les entreprises occidentales ont fait part de leur volonté de relocaliser une partie de leurs activités. Mais pour éviter les problèmes de barrières culturelles et de langues, les entreprises occidentales ont plutôt fait le choix de déplacer leurs usines pas trop éloignées des pays consommateurs. Si par exemple, la Chine est le principal pays de consommation, alors les entreprises occidentales décideront de produire leurs biens en Asie du Sud-Est où la main d'œuvre est bon marché.
En tout cas, la logistique va être grandement sollicitée, mais contrairement aux idées reçues, les investisseurs ne devraient pas s'attarder sur les acteurs du transport pouvant être pénalisés par le coût de l'énergie. La meilleure alternative serait d'avoir un œil avisé sur l'immobilier logistique. D'une part, les entreprises concernées sont incitées à trouver de nouveaux entrepôts pour installer leurs usines. D'autre part, investir dans l'immobilier logistique vous permet de toucher régulièrement des dividendes moyennant un rendement attractif, tout en bénéficiant d'une appréciation du capital.
Peu connu du grande public, Prologis, leader mondial de l'immobilier logistique présent dans 19 pays à travers quatre continents, peut tirer les ficelles de cette relocalisation d'un autre genre. On peut également citer pour le retour de l'industrie européenne, Montea, WDP, Argan ou encore CTP.
La robotisation
Si je vous fais référence à la relocalisation industrielle d'un autre genre, c'est que les pays occidentaux doivent faire au vieillissement démographique, et donc à une pénurie de main d'œuvre qualifié. Supposons que les entreprises occidentales réinstallent des usines sur leurs sols d'origine ou pas loin, il faudra un certain temps pour trouver des personnes compétentes. Ainsi, les bénéfices de la relocalisation ne vont pas porter ses fruits de sitôt.
Comme le temps n'est pas un luxe dans un environnement compétitif, la robotisation accompagnée de l'intelligence artificielle jouerait probablement un rôle au problème de main d'œuvre. En dépit des critiques sur l'emploi, elle est propice à des gains de productivité et dédouane les entreprises de certaines tâches incongrues en vue d'une meilleure flexibilité du travail. Mieux encore, le nombre d'accidents de travail diminuerait sensiblement. Et si la pénurie de main d'œuvre devait s'accentuer dans des métiers à forte valeur ajoutée, les entreprises quel que soit le secteur, seraient amenées à investir dans les robots pour adapter la production en lien avec les exigences des clients.
Sauf à revenir l'âge de pierre, la robotisation est un secteur qui va prendre de l'ampleur dans nos sociétés. Cerise sur le gâteau, elle offre un gisement d'opportunités d'investissement en Bourse. Dans l'hypothèse de simplifier votre allocation, vous pouvez vous intéresser à l'ETF Amundi MSCI Robotics & AI ESG Screened. On retrouve à l'intérieur de cet ETF, les géants des semi-conducteurs Nvidia et AMD, les pionniers de la cybersécurité tels que Palo Alto Networks et Crowdstrike, ou encore Rockwell Automation et Ametek du côté de l'industrie.
Suivez les marchés avec des outils de pros !