Alors que la Chine poursuit son virage économique en alternant les succès dans la technologie et la transition énergétique, et les échecs dans la consommation, les investisseurs cherchent le prochain eldorado pour réaliser des multiples gains. Ces derniers pourraient trouver leur bonheur, pas très loin de l'Empire du Milieu. Plus intéressant encore et toute proportion gardée, c'est un pays possède quelques points convergents avec l'Occident.
Mon premier indice est un pays stratégique dans l'Océan Indien. Mon second est que sa population dépasse celle de la Chine. Mon troisième est aussi pour son cinéma via l'emblème Bollywood. Mon dernier regorge d'ingénieurs ou personnel de haut niveau en informatique, dont certains occupent des postes clés dans les plus grandes entreprises technologiques américaines. Ainsi, vous avez sans doute deviné qu'il s'agit de l'Inde.

Parlez de l'Inde comme le prochain eldorado d'investissement ne constitue pas une surprise en soi. Il était déjà évoqué en coulisses avant l'entame de la décennie 2020. En raisons des basculements géopolitiques, il se pourrait que les choses bougent dans le bon sens pour le pays le peuplé au monde, avec les diverses réformes instaurées depuis la prise au pouvoir de Narendra Modi. Juste avant de savoir comment profiter de ce potentiel boom économique de plus de 1,46 milliard d'habitants, revenons brièvement sur sa résurgence qui a suscité un attrait des investisseurs mondiaux.
Des réformes qui portent ses fruits
Longtemps ralenti par sa bureaucratie et sa dépendance rurale, l'Inde a instauré plusieurs réformes capitales pour moderniser son économie et rattraper le retard sur la Chine. À ce titre, le gouvernement a simplifié sa fiscalité sur les biens et services pour favoriser les investissements domestiques et étrangers. Le pays profite aussi de la transition numérique pour booster la productivité des entreprises. De plus, diverses réformes ont permis de consolider les bilans des banques indiennes.
Conscient de l'hyper dépendance de la Chine sur les chaines d'approvisionnement, l'Inde ambitionne de devenir un pôle industriel, dans la perspective d'attirer les multinationales étrangères. D'ailleurs, le pays jouit d'un coût de main d'œuvre bon marché et un niveau de formation d'excellence. Contrairement à son voisin chinois qui est en train de purger sa bulle immobilière et alléger ses surcapacités de production dans certains secteurs, il y a beaucoup de choses à faire en matière d'infrastructures.
Des opportunités nombreuses, mais soyez sélectif
Les opportunités ne manquent pas pour exploiter un gisement de plus d'un milliard d'habitants. Il vous est possible d'investir sur des entreprises indiennes à partir de Wall Street pour des questions d'attractivité vis-à-vis des capitaux du monde entier. Cela étant, elles sont cotées en ADR, ce qui signifie que vous êtes titulaire d'un certificat émis par une banque américaine, et cette dernière est le réel actionnaire. Dans l'hypothèse d'une exposition sur la Bourse domestique, il faudra songer à trouver le broker adéquat en tenant compte de l'exposition de la roupie indienne.
L'Inde se distingue également par sa puissance scientifique et technologique avec ses championnes, Infosys (INFY) et Wipro (WIT). Les besoins d'infrastructures dans l'urbanisation pourraient mettre en lumière les entreprises de réseaux ferroviaires, telles qu'Alstom (ALO), China Railway (601390), ou encore Indian Railway Finance (IRFC). En ce qui concerne la consommation, vous pouvez avoir un œil attentif sur l'opérateur télécom, Bharti Airtel (532454) qui bénéficie d'une exposition importante de la consommation des données mobiles venant des utilisateurs de smartphones, puis la croissance de la bancarisation de la population indienne avec HDFC Bank Limited (HDB) et ICICI Bank Limited (IBN) cotés en ADR à New York. Si je devais être pragmatique, miser un kopeck sur les entreprises du luxe, avec une dominance dans la joaillerie, aurait du sens compte tenu de l'attrait des indiens pour les métaux précieux. LVMH (MC), Richemont (CFR) et Laopu Gold (6181) semblent être les potentiels gagnants.
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La future troisième puissance mondiale qui attire déjà les capitaux
Comme dans tout pays émergent, il est essentiel de suivre les évolutions politiques en matière d'économie et de fiscalité. L'Inde n'échappe pas à cette règle, malgré son statut de membre des BRICS. Son ouverture vis-à-vis de l'Occident, en dépit des tensions commerciales avec les États-Unis, a le don de rassurer les investisseurs.
Bien que sa Bourse ne totalise que 2 % de la capitalisation boursière mondiale, la ligne de fond est que l'Inde pourrait bientôt devenir la troisième puissance économique derrière les États-Unis et la Chine. Nul doute que cela pèsera dans les choix d'investissement au cours des prochaines années. À ce stade, vous avez deux options pour profiter du boom économique indien : soit le conservatisme en privilégiant les entreprises occidentales ou l'ambition en allant directement sur les championnes domestiques qui sont plus aptes de connaître rapidement les changements de l'économie locale.

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