Avoir une allocation sur l'or a du sens en matière de diversification de portefeuille. Non seulement, il n’est pas souvent corrélé au marché actions et aux obligations. Mais, il présente des caractéristiques uniques auxquelles les investisseurs sous-estiment sur un plan tactique.
S'il existe un moyen plus rémunérateur pour profiter du rebond du cours du métal jaune, c'est de détenir des actions de minières aurifères. Elles ont tendance à voir leur potentiel s'apprécier plus sensiblement que l'or lui-même. Mais mieux encore, leurs bilans financiers respectifs sont relativement sains en apprenant des erreurs passées (acquisitions onéreuses, projets de mines à faible valeur ajoutée).
Désormais, avec un cours de l'or qui vient de franchir largement la résistance clé des 2070$ et une demande soutenue des banques centrales, l'industrie aurifère semble avoir le vent en poupe. Pour surfer sur la vague jaune, voyons les catégories de minières aurifères possibles à investir dont chacune d'entre elles intervient un moment précis du cycle de vie d'une mine.
Les producteurs d'or
Les producteurs d'or sont présents dans l'ensemble de la chaîne de production, de l'exploration jusqu'à la distribution. A l'image de l'industrie pétrolière, il existe une distinction entre les majors, les intermédiaires (mid caps) et les juniors (small et micro caps) en rapport avec leurs capitalisation boursières respectives.
Les majors telles que Newmont, Barrick Gold et Agnico-Eagle Mines sont propriétaires des plus grandes mines d'or mondiales. Elles grossissent en rachetant des petites-moyennes sociétés et dégagent des cash-flow leur permettant de distribuer des dividendes. Leur principal atout est la diversification géographique de leurs mines de production afin de disposer d'une meilleure répartition des risques.
Concernant les intermédiaires et les juniors, ils sont moins liquides à cause d'un déficit de visibilité au sein de la communauté financière et d'un manque de diversification de leurs portefeuilles minières. Cependant, en les détenant, vous avez une probabilité de superformer les majors en cas d'annonce majeure comme d'excellents résultats trimestriels ou une découverte de gisement d'or d'exception par rapport aux normes historiques de l'industrie aurifère. D'ailleurs, ces producteurs attirent également les projecteurs pour une potentielle fusion-acquisition.
Les sociétés de royalties/streaming
Si vous êtes à la recherche d'un juste équilibre entre la performance et le risque au sujet des minières aurifères, pensez aux sociétés de royalties/streaming comme Franco-Nevada, Royal Gold, et Sandstorm Gold. Elles valent le coup de s'y intéresser de près.
Au lieu de s'occuper d'elles-mêmes des mines, les sociétés de royalties/streaming participent à leurs financements en fournissant de l'argent aux producteurs. Une fois que la mine est en exploitation, elles bénéficient en échange d'une obtention d'un pourcentage de production d'or (royalties) ou d'un achat privilégié sur une quantité d'or à un prix inférieur au prix du marché (streaming) selon les modalités contractuelles.
Plus fondamentalement, vous avez affaire à des sociétés qui génèrent des cash-flows récurrents sans les risques associés à l'activité minière. L'intérêt des producteurs d'or comme les intermédiaires et les juniors de nouer des accords de royalties/streaming, est d'indexer leurs dettes au cours du métal qu'ils extraient. De ce fait, leurs dettes varient en fonction de l'évolution du cours du métal. Ce qui représente une solution financière moins risquée.
Les sociétés d'exploration/développement
Les sociétés d'exploration/développement ont deux tâches à remplir. La première est de découvrir de nouveaux gisements et de les expertiser en vue d'une étude de faisabilité pour le développement de la mine. La seconde après le succès de l'exploration consiste à développer les infrastructures pour faciliter l'exploitation de la mine.
Cela étant, c'est la catégorie de minières aurifères la plus déroutante en termes de liquidité et de volatilité. D'une part, l'étape d'exploration est souvent couronnée d'échecs tout en sachant que les meilleurs gisements ont été largement exploités dans le passé. D'autre part, ce sont des sociétés qui consomment beaucoup de capitaux pendant plusieurs années avant de devenir un jour profitables.
En conclusion, il n'en reste pas moins que les trois catégories de minières aurifères dépendent de l'évolution du cours de l'or avec un effet de levier multiplicateur dans un sens ou dans l'autre. C'est pourquoi nous vous conseillons d'avoir une allocation modeste sur le métal jaune. Pour un investisseur qui a un profil conservateur, il devrait privilégier les sociétés de royalties/streaming et les majors de la production d'or dans le but de ne pas pénaliser les bienfaits de la diversification de portefeuille.