Il existe beaucoup de mythes autour du sujet de la saisonnalité des marchés. Bien qu'il soit difficile de prédire de l'évolution de la Bourse en se basant sur le mois de l'année, des études de recherche ont montré des périodes au cours desquelles les classe d'actifs superforment particulièrement bien ou manifestent une sous-performance. Proviennent-elles d'un phénomène purement aléatoire, ou peuvent-elles être liées à la psychologie des acteurs de marché ?
Le fait que des cycles récurrents se produisent régulièrement peut inciter les investisseurs à en tirer davantage dans leurs décisions d'investissement. D'ailleurs, les tendances saisonnières varient d'une classe d'actifs à une autre. Elles peuvent être imputées à des facteurs fondamentales ou conjoncturelles, alors que d'autres surgissent de façon aléatoire. Mais devez-vous les prendre pour argent comptant ou non pour évaluer le potentiel de chaque actif ? Pour affiner votre analyse, voici 3 tendances à connaître.
Ne pas avoir peur du Sell in May and Go Away
Vous avez sans doute entendu parler du Sell in May and Go Away, une stratégie qui incite les investisseurs à réduire leur exposition sur les marchés à partir de mai et à revenir à l'achat avant la fin de l'année. Basée sur l'idée d'un retour de la volatilité en été et pendant une bonne partie de l'automne, force est de constater qu'elle ne fait plus ses preuves au regard des tendances calendaires du S&P 500 sur les 20 dernières années.
Saisonnalité du S&P 500 2003-2023
La période allant de juillet à mi-septembre est traditionnellement propice à de bonnes performances pour les investisseurs. De plus, malgré sa réputation de mois des krachs, octobre est souvent le prélude à des rallyes boursiers en fin d'année. Il est important de noter que l'arrêt systématique des investissements en actions ou en ETF, basé sur de telles considérations ponctuelles, est une décision émotionnelle qui pourrait nuire à vos objectifs à long terme.
Ne sous-estimez pas le cycle de marché présidentiel
Le cycle présidentiel est une autre tendance saisonnière qui influence les marchés financiers tous les quatre ans. Comme l'illustre le graphique ci-dessous, le S&P 500 est bien orienté lors de la première et troisième année du mandat électoral avec des appréciations des multiples de valorisation. Les investisseurs affichent un enthousiasme débordant lors de la première année, lorsque de nouveaux changements auxquels ils ont voté, sont mis en application.
Evolution du S&P 500 et des taux directeurs de la FED
Toutefois, la troisième année est généralement la meilleure des quatre années du cycle présidentiel. Cela s'explique par le fait que les mesures fiscales et budgétaires mises en place au cours des deux premières années prennent du temps avant de produire leurs effets sur l'économie américaine, que ce soit durant un premier ou un second mandat. Une autre explication de la bonne performance des actions lors de la troisième et quatrième année pourrait résider dans l'approche des élections présidentielles, période durant laquelle les médias tendent à accorder plus de visibilité aux bonnes nouvelles qu'aux mauvaises.
Le rallye de Noël à relativiser
Plus connu sous le nom de rallye de fin d'année, le rallye de Noël est une arlésienne que les médias et experts nous ressortent à l'approche de l'année. Cette tendance saisonnière suggère que les investisseurs augmentent leur exposition en actions/ETF dans les cinq derniers jours de décembre et la maintiennent jusqu'aux deux premiers jours de janvier. L'idée est de profiter de l'atmosphère des fêtes de fin d'année, propice à un climat de confiance pour l'appétit pour le risque, et d'aborder la prochaine année avec des gains à la clé.
Cependant, le rallye de Noël survient durant une période creuse marquée par l'absence des investisseurs institutionnels. En conséquence, les volumes d'échanges sur les places financières diminuent. Les performances, même si elles sont positives, doivent donc être relativisées. Par ailleurs, les derniers jours de l'année offrent aux acteurs du marché l'opportunité de rééquilibrer leurs portefeuilles et d'impressionner leurs clients avant la clôture annuelle, en acquérant des actions ayant bien performé au cours de l'année civile.
Conclusion
Parmi les trois grandes tendances de la saisonnalité des marchés, le cycle présidentiel se distingue par une efficacité relative, attribuable à ses projections à long terme. En revanche, le "Sell in May and Go Away" et le rallye de Noël présentent l'inconvénient de privilégier une vision à court terme du marché. Cela souligne l'importance pour les investisseurs particuliers de ne pas aligner leurs objectifs sur ceux des investisseurs institutionnels, qui, eux, doivent rendre des comptes à leurs clients sur une base annuelle.