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L’impact du Covid-19 est fort et durable pour la navigation aérienne internationale. Faisons le point sur les conséquences de la crise et les nouvelles tendances qui se dessinent pour le transport aérien.
La reprise du secteur du transport aérien est lente et délicate. Selon le rapport d’Eurocontrol, le trafic aérien mondial, qui a atteint - 93 % par rapport à 2019 en avril dernier, s’est stabilisé cet été autour de - 45 %. Depuis, l'aviation internationale subsiste au gré des évolutions des restrictions sanitaires.
Le transport aérien en France et en Europe est en berne. Selon cette même étude, la France serait, en Europe, le 4e pays le plus touché par cette chute monumentale du secteur du transport aérien, après le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne. Au total, l’Hexagone compte près de 700 000 vols et 100 000 000 passagers en moins par rapport à 2019.
Ces chiffres alarmants ne rassurent pas les experts de l’aviation internationale, qui ne prédisent pas de retour à la normale avant 2025.
Le transport de passagers est aujourd’hui un véritable casse-tête pour les compagnies aériennes, qui peinent à retrouver du dynamisme. Selon un article de Capital, l’Association mondiale des transporteurs aériens (Iata) estime le manque à gagner total des compagnies de transport aérien à 353 milliards d’euros, soit 71 milliards d’euros de perte de chiffre d’affaires.
En matière de transport aérien, les pratiques sont intimement liées à l’évolution de la crise sanitaire. Ce bouleversement majeur redessine les tendances attendues en 2021.
Face à l’impossibilité de se projeter pour des séjours touristiques, certains optent aujourd'hui pour un mode de travail qui leur permet de continuer leur activité tout en voyageant dans le monde.
Cette pratique, de plus en plus courante, porte un nom : le bleisure. Contraction de “business” (affaires) et “leisure” (loisir), ce néologisme désigne le fait de prolonger son voyage d’affaires pour rester quelque temps et profiter de la destination, ou de s’installer dans un pays étranger plusieurs mois tout en continuant à travailler en France.
Avec les nouvelles restrictions sanitaires au sein des entreprises, le télétravail s'intensifie et devient peu à peu la nouvelle norme. Travailler depuis un lieu de vacances est donc aujourd’hui un rêve accessible pour les personnes qui peuvent se le permettre.
L’avion du futur est au cœur des préoccupations des professionnels de l’aviation internationale. Réduire l'impact carbone lors de la navigation aérienne est l’un des enjeux majeurs des prochaines décennies.
Le transport aérien fait de la durabilité une priorité dans ses budgets de recherche et développement. Certaines compagnies créent des dispositifs pour compenser l'empreinte carbone émise par leurs appareils. D’autres professionnels du transport de passagers agissent en reversant une partie des sommes gagnées dans des programmes écologiques.
Mais l’avancée la plus spectaculaire est sans doute celle du jet électrique. Plusieurs entreprises explorent ce nouveau marché pour construire des avions privés plus responsables. On se souvient par exemple du bimoteur 100 % électrique E-Fan, qui a volé au-dessus de la Manche en 2015.
D’autres essais sont en cours, avec notamment le très attendu jet futuriste Alice de la société Eviation, qui pourra transporter jusqu’à 9 passagers et parcourir 1 045 km en autonomie électrique.
Dans le secteur aérien, l'aviation d’affaires, avec son système de location de jet privé, semble mieux se remettre de la crise que l’aviation civile.
Face aux fréquentes annulations de vols sur les lignes commerciales, l’aviation privée a su tirer de nouvelles opportunités. Le transport de passagers peut s’effectuer à bord d’un jet privé, sous réserve de disposer d’un Certificat de transporteur aérien (CTA) valable.
L’aviation d’affaires est une branche du secteur aérien qui poursuit aujourd’hui une belle dynamique. Alors qu’elle ne représentait que 6 à 7 % du trafic aérien mondial, elle connaît aujourd’hui une hausse magistrale qui atteint 17% du trafic.
Cette hausse semble due, d’une part, à une meilleure garantie sanitaire et à la grande flexibilité qu’offre ce type de transport aérien. Louer un jet privé offre la possibilité de se déplacer très rapidement. C’est aussi l’assurance de plus de sûreté, dans le contexte actuel où les annulations de vols commerciaux varient en fonction des restrictions gouvernementales.
D’autre part, les transporteurs aériens d’affaires sont de plus en plus sollicités pour des missions de rapatriement d’urgence ou d’acheminement de matériel sanitaire. Les jets privés peuvent aisément être optimisés pour accueillir des professionnels et les équipements d’hygiène nécessaires et être envoyés en renfort sanitaire dans des zones isolées.
Enfin, la navigation aérienne internationale est aussi aujourd’hui portée par le fret aérien. En effet, le transport aérien de marchandises connaît un essor considérable depuis la crise du Covid. Les vaccins, qui voyagent via un transporteur aérien pour des questions de rapidité, font notamment partie des denrées prises en charge par le fret. Ces transporteurs assurent aussi l’acheminement du matériel d’hygiène. Face à la pénurie de certaines régions, l’Iata a demandé aux gouvernements d'accélérer les autorisations pour les activités des transporteurs de fret, et demandé une diminution du temps de procédure pour les contrôles aériens.
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