OK
Accueil > Analyses > Chroniques

Baisse du pouvoir d'achat : euro ou bulle immobiliere ?

Par Charles Dereeper;

charles dereeper

Vous aimez écrire ? vous souhaitez que vos textes soient publiés dans cette rubrique ? contactez-nous

Quand les dépenses immobilières pour se loger rentreront-elles dans le panier INSEE de l'inflation ? Les années passent, l'hypocrisie perdure.

Voici pour rappel le détail du panier de l'inflation des consommateurs. Les défenseurs du travail de l'INSEE ont lancé un concept, celui d'inflation perçue qui s'oppose à l'inflation réelle.

Il nous est expliqué (la belle histoire...) que l'inflation du panier réel est largement inférieure à ce que pensent les gens et que l'arrivée de l'euro est souvent la cause du décalage.



Il y a quand même dans cette explication la probabilité qu'il s'agisse d'une grossière manipulation. L'euro est arrivé en même temps que la bulle immobilière.

Les prix de l'alimentation ont augmenté avec le passage des francs en euros, mais ils sont encore en train d'augmenter en 2011 par vagues successives, alors que l'euro est là depuis une décennie.

En revanche, les dépenses de logement, à travers le loyer ou le remboursement des emprunts bancaires qui nécessitent 25 ans contre 15 ans dans les années 90 à situation de revenus comparables et ce, malgré la chute des taux d'intérêt, ne sont toujours pas prises en compte dans l'indice d'inflation. Et ce type de dépenses qui touchent une large population, a énormément augmenté, grevant d'autant le pouvoir d'achat des français.

L'autre argument des défenseurs de l'INSEE, c'est de constater le décalage entre inflation réelle et perçue partout en Europe au moment de la mise en place de l'Euro... comme si la bulle immobilière ne touchait que la France. En outre, combien de pays prennent en compte dans leur indice, les dépenses pour se loger ?... Même cause qui provoque les mêmes effets sur tous les peuples d'Europe, l'argument ne tient pas !

Allez accuser ces pauvres français et européens d'être obnubilé par la baisse de leur pouvoir d'achat à cause de l'arrivée de l'euro me semble louche. Je vous remets le lien si vous êtes intéressés pour calculer votre propre pouvoir d'achat à partir de votre pyramide de dépenses.

Asseoir une évolution des salaires sur ces bases, est invraisemblable. Certes, le SMIC horaire a augmenté de 5,3% en 2003, 5,8% en 2004 et 5,5% en 2005, trois années d'explosion des prix immobiliers. Mais la baisse du pouvoir d'achat a été réelle et non fantasmée.

L'INSEE sur son site se défend de la manière suivante :

Comme son nom l'indique, l'IPC est un indice des prix à la consommation et l'achat d'un bien immobilier n'est pas de la consommation. Il y a consommation quand un bien est utilisé et disparaît ensuite ou, du moins, voit sa valeur baisser. Par exemple, un produit alimentaire n'existe plus après consommation, un vêtement porté s'abîme, une voiture utilisée perd de la valeur et finit à la casse. Au contraire, un bien immobilier a une durée de vie longue et voit souvent sa valeur augmenter avec le temps.

En France comme dans beaucoup d'autres pays les achats immobiliers ne sont pas pris en compte dans l'indice des prix à la consommation, car ils sont considérés comme de l'investissement.

OK Monsieur l'Insee ! Je repose donc la question : à quand un indice du pouvoir d'achat des français avec les dépenses réelles prises en compte pour vivre en France et sur lequel on base la hausse des salaires ? Plutôt que de vivre dans un monde parallèle, pourquoi n'arrêterions nous pas la fiction en cours qui provoque tant de frictions sociales ?

Charles Dereeper

Twitter Facebook Linkedin email
Les derniers articles de l'auteur
logiciel chart 365 Suivez les marchés avec des outils de pros !

Chart365 par ABC Bourse, est une application pour suivre les marchés et vos valeurs favorites dans un environnement pensé pour vous.