Ces deux auteurs ont eu mille fois raison, l’un en décalage dans le temps avec l’autre, alors que sur un plan théorique, c’était impossible, car contradictoire…
En 2009, près de 3% du PIB mondial a été injecté par les Etats. En clair, les Etats se sont endettés pour s’acheter de la croissance économique, au lieu de restructurer le piège dans lequel tout le système est tombé. Cela revient à acheter du temps.

Soyons lucides : les politiciens ont fait leur boulot. Ils ont réussi l’incroyable tour de force de convaincre des centaines de millions d’occidentaux que le gros de la récession économique était fini et que les choses allaient repartir à peu près comme avant.
Les intellos ont beau jeu de les accuser de tout et leur contraire. Les masses sont naïves, ne comprennent rien et veulent par-dessus tout être manipulées. C’est un désir masochiste tellement présent que j’en arrive à cautionner les mesures de tous ces politiciens. S’ils ne nous prenaient pas pour des crétins et ne nous traitaient pas comme des gamins, je crois qu’on assisterait à des explosions sociales...
L’avenir ?
Les gouvernements ne peuvent pas stopper ni la montée du chômage, ni surtout l’explosion des défauts de crédit. Ils se sont donc contentés de rafistoler le système bancaire mondial. La deuxième lame de fond qui va débuter à l’été 2010 jusqu’à fin 2011 va exiger entre 3 et 6% du PIB mondial en subventions.

Pour l’instant, la liste des pays en défaut est courte : Islande, Grèce, Dubaï… Elle va augmenter. Cependant, il faut être réaliste. Les Etats occidentaux vont pouvoir continuer à s’endetter et à appliquer les mêmes remèdes de stabilisation aux prix forts.
Ce qui m’amène aux conclusions suivantes.
1 – je suis haussier sur le CAC 40 jusqu’à 4250 points pour le premier semestre 2010. Ensuite, un marché baissier d’au moins 50% de chute me paraît inévitable avec point bas fin 2011 ou premier semestre 2012.
2 – je suis très baissier sur le pouvoir d’achat et l’intérêt de vivre dans un pays comme la France entre 2010 et 2020. Je crois sincèrement qu’il faut fuir et rejoindre les 2-3 millions d’expatriés. L’économie est ultra concurrentielle, sans perspective. Le combat et l’énergie à déployer pour des parts de marché ne sont pas rentables au regard des opportunités qui existent dans de nombreuses autres régions du monde.
3 – le déficit des retraites va coûter autour de 500 milliards jusqu’à 2020. En sortie de crise en 2012, la France sera proche d’un endettement de 1.500 milliards. Donc, avec 2.000 milliards en perspective de dettes, l’intégralité de l’impôt sur le revenu ainsi qu’une part non négligeable de l’impôt sur les sociétés ne serviront qu’à payer la charge de la dette. Charmant et constructif, non ?
4 – Il n’existe techniquement que trois solutions. L’inflation galopante et la croissance supérieure à 3% par an. Ces deux premières solutions dépendent de la structure démographique et exigent que le solde chaque année entre les ménages qui rentrent en vie active et ceux qui partent à la retraite soit positif. Ce ne sera pas le cas entre 2010 et 2020. La troisième solution est l’augmentation des impôts.
5 – Les baby-boomers laissent derrière eux un pays comme la France dans un piteux état financier. Surtout, ils escomptent que la génération suivante règle l’ardoise en sacrifiant son bien être financier. Et c’est là où la notion de justice devrait intervenir. A mon sens, la seule solution consiste à mettre en place un impôt destiné à la génération des baby boomers, c'est-à-dire que toutes les personnes nées entre 1947 et 1965 devraient acquitter une taxe spéciale destinée à financer le remboursement du trou collectif qui a été généré pour eux.