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"En 2009, l'économie va repartir comme avant" est une idée bien fumeuse

Par Charles Dereeper

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Le sentiment ambiant partagé par des millions de Français est que l'économie souffre très durement pendant quelques mois en 2009, disons un trimestre ou deux. Puis, ensuite, qu'elle reparte comme avant.

"Comme avant" est le mot qui revient le plus souvent dans les conversations.

Autre affirmation qui a pris un peu l'eau récemment, l'Europe et l'Asie vont s'affranchir de leur dépendance des USA. Sur un plan économique, il a suffit que les Etats-Unis plongent pour que l'ensemble des pays suivent.

Raisonnablement, on peut dire que tout est interconnecté et qu'il n'y aura pas de rebond sans que les américains parviennent à résoudre leurs problèmes.

Ce qui m'amène au point et au graphique suivant :

"Comme avant" en matière d'économie américaine repose sur le fait que les américains sont parvenus à plus dépenser qu'ils n'ont eu de revenus depuis 2004. Les courbes de la FED (réserve fédérale) sont formelles. Regardez les une nouvelle fois. La courbe rouge représente les revenus et la bleue la progression des dépenses des ménages. Le tout est exprimé en milliards de dollars.

"Comme avant l'économie va repartir" est une idée fumeuse qui a une probabilité assez faible de se réaliser. Le simple bon sens permet à chacun de comprendre qu'on ne peut pas dépenser plus que l'on ne gagne, du moins durablement. De 2004 à 2008, cela a été le cas par le biais d'une fiction qui est en train de violemment se corriger...

Le retour à la normale, accompagné d'un léger taux d'épargne signifie une baisse marquée de 2 à 3.000 milliards de dollars de consommation US. Soit environ 20% de baisse.

Effectivement, l'économie va redevenir "comme avant", sauf que les Français feraient bien de se renseigner sur les caractéristiques réelles du passé... Les capacités de production en Asie vont devoir et sont en train de s'ajuster méchamment à la baisse. Le secteur des services va forcément être touché. Au final, on peut penser qu'en quelques années, le PIB va se contracter d'au moins une dizaine de pourcents.


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