La vague de rebond technique 4 est apparemment terminée, et la vague 5.1,
première de la grande vague baissière 5 est en cours (nous verrons ci-dessous
les éléments en faveur de cette hypothèse).
Comme éléments en faveur d'une fin de vague 4, et du démarrage de la nouvelle
grande étape du marché baissier en cours, nous avons des indicateurs très clairs
d'un pic d'optimisme majeur des opérateurs pendant la première quinzaine de
janvier, signe d'une fin de rebond technique :
Le put/call ratio a atteint des niveaux bas extrêmes (beaucoup d'acheteurs de
call, donc d'optimistes)
Le VIX est passé quelques jours sous sa moyenne mobile à 150 jours
Le bull/bear spread est également redevenu positif à la fin du rebond technique associé à la vague 4, cassant un canal de tendance baissier dans lequel il évoluait depuis la fin 2007.
Le nova/ursa ratio est resté un peu en retrait, mais a quand même atteint son
plus haut depuis mai 2008.
...Et bien entendu, le rebond a été associé comme les précédents à une flopée de
commentaires sur le thème de la "reprise" qui allait être nourrie par les "plans
de relance", par "l'effet Obama" et par d'autres évènements providentiels.
Que penser de la suite
De même que les J.O en Chine n'ont pas empêché l'effondrement du Shangaï Index,
que les élections US n'ont pas empêché la grande vague baissière (3) de se
développer, l'investiture d'Obama n'aura eu aucun impact haussier sur les
marchés, bien au contraire... Pour les marchés, il est inutile de perdre son
temps à accorder une quelconque importance à ce type d'évènements. Quand un
marché veut baisser, il baisse !
Si les volumes restent faibles sur le CAC, ce n'est pas le cas de certains
indices US, en particulier du dow, qui a déjà réalisé un pic de volume important
et comparable aux points bas des vagues de baisse précédentes. Mais sur les
autres indices (SP500 et Nasdaq), il n'y a pas eu encore de véritable
capitulation, et les indicateurs de sentiment de marché (put/call ratio
notamment) indiquent qu'il y a probablement encore un peu de marge.
La vague 5.1 en cours n'a donc sans doute pas encore épuisé son potentiel (avant
l'arrivée du prochain rebond technique de plusieurs semaines associé à la vague
5.2).
- Pour ceux qui ont pris des positions baissières pendant la première quinzaine
de janvier à l'occasion du pic d'optimisme, il est possible de prendre quelques
bénéfices en conservant une partie de la position dans l'attente d'une vraie
capitulation.
- Pour ceux qui sont liquides, il est à mon avis trop tard pour prendre le train
de la baisse en marche avec suffisamment de sécurité, et il est préférable
d'attendre le prochain point d'entrée (rebond technique 5.2) pour cela.
A plus long terme, je continue évidemment de penser que cette vague 5 va durer
une bonne partie de l'année 2009, et conduire à l'enfoncement des points bas de
2002-2003 sur les indices US et européens.
Enfin, la fin de cette vague 5 ne signifie pas pour moi la fin du marché
baissier, cette fois pour des raisons fondamentales... Sur le SP500, nous sommes
bien loin (à 3,3%) du niveau de rendement moyen des indices caractéristique des
points bas des grandes crises (8%) : Les investisseurs continuent donc d'ignorer
l'ampleur de la crise et restent extrêmement optimistes (contrairement aux
apparences) au regard de la situation.
Je maintiens plus que jamais mon objectif d'un retour des indices à leurs
niveaux du début des années 90, en gardant à l'esprit le fait que les
déséquilibres à l'origine de la crise actuelle étant bien plus importants que
ceux à l'origine de la grande dépression, une crise plus sévère et plus durable
que la grande dépression des années 30 est tout à fait possible (dans ce cas les
indices iraient encore plus bas).
L'environnement reste en tout cas toujours aussi déflationniste, malgré les
gesticulations et plans des états, et la déflation s'étend maintenant comme je
l'attendais aux prix à la consommation, qui viennent de signer leur 5ème mois
consécutif de baisse aux USA, mouvement sans précédent depuis la grande
dépression.
Les ventes au détail, en recul de plus de 10% sur un an signent aussi un recul
historique et jamais observé depuis l'existence de la statistique en 1946.
Rappelons que la consommation, très liée aux ventes de détail représente la
partie principale du PIB US.
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