Si j'observe mon dernier trade, j'ai démarré par un shoot à 3921 à deux points du plus haut. Derrière, on a coté en quelques heures 3880, soit 14.000 euros de gains pour moi. J'ai regardé mon compte et je n'ai pas bougé car ma stratégie était de jouer une baisse de 100 points comme je l'ai écrit récemment, tout était parfait !
En deux jours, le CAC est remonté et j'ai perdu jusqu'à 8000 euros, soit un écart négatif de 22.000 euros. Impossible à nouveau de ne pas me dire que j'aurais du prendre mon argent et revenir à la charge, que je ne suis pas assez mobile... bla bla bla, le discours intérieur qu'on se fait tous quand on est en position et que cela commence à merder un peu. Qui plus est, je me suis demandé si je ne devais pas couper...
Une séance de plus et me revoilà gagnant de 7000 euros.
Nouvelle intervention néfaste intérieure, du genre « je ferais bien de prendre l'argent tout de suite et de ne pas attendre que le marché remonte... bla bla bla ».
Je n'ai pas cédé pendant ces trois séances. Je connais par coeur toutes les jérémiades de l'intellect humain dans le cadre du trading. J'ai à nouveau utilisé le même mécanisme que dans l'avion : je suis prêt à mourir financièrement sur mon compte de trading. J'accepte. Et comme à chaque fois, tout s'est évanoui.
Première leçon : accepter sa propre mort est un filon, pour avoir la paix et vivre sereinement du trading à fort effet de levier.
La prédominance des émotions sur l'intellect n'est pas à prouver. On dit souvent que les traders stressent et n'ont pas le temps de vieillir. Personnellement, avec ce système interne, je ne stresse presque pas. Je crois au trading durable à condition de trouver des combines de ce genre, en passant un deal intérieur pour avoir la paix.
Deuxième leçon : les ordinateurs contrôlent les marchés.
Ce que nous avons vécu sur le CAC 40, c'est à nouveau un flash krach. 100 points de baisse dans le vide avec un manque de contrepartie, le cash qui ne s'ajuste pas au contrat futur. Je vous invite à lire ou relire les papiers de Samuel Rondot, il décrit régulièrement le trading moderne. Sam n' pas beaucoup de succès en terme d'audience, pourtant, c'est l'avenir et la réalité du moment. Si vous touchez aux marchés, il est impératif de comprendre ces nouveau paramètres.

Ce jour, le contrat futur sur CAC 40 s'est écroulé de presque 200 points en quelques minutes, la liquidité manquant au lendemain de ces fêtes. Quelques instants plus tard, tout revenait à la normale. Conséquence, le CAC 40 cash n'a pas suivi ces quelques secondes de chute libre, ni les produits dérivés type trackers BX4 utilisés par de nombreux épargnants, notamment les abonnés à ma lettre qui n'ont pas pu sortir.
Par chance, j'ai pris l'habitude avec mon décalage horaire de ma vie au Costa Rica de laisser traîner des ordres GTC (« good till cancelled » ou « valables sans date de fin ») en permanence pour mes entrées et sorties de marché. J'ai été exécuté au début du trou de marché, à 3825. Réagir ou anticiper, j'ai choisi définitivement l'option 2 !
De nombreux épargnants de ma lettre se sont fait coincer par les brokers CFD connus et réputés qui ont eu un problème technique... Ils n'ont pas pu sortir les positions car l'accès au marché a été bloqué (je vous recommande une énième fois de miser sur des spreads CFD à 1 point maximum sans courtage comme le propose BestCFD pour le CAC 40 ou un broker fantastique tel qu'interactivebrokers pour les contrats futurs). C'est vraiment important que de placer ses ordres GTC chez un courtier fiable. Un accident favorable peut arriver à chaque instant !
Quatrième leçon : quand on y croit, il faut mettre la "size" !
C'était une blague qu'on répétait à l'infini avec un copain trader dans les années 90. « mets la size pour faire tourner la machine à pognon ». (c’est-à-dire mettre le gros paquet sur un trade)
Sur ces large et profondes considérations, revenons à notre sujet. Par moments, les marchés envoient des signaux ultra clairs en commettant des excès, les intervenants se laissant aller à leurs émotions. Dans ces configurations, je crois qu'il faut sortir de sa zone de confort usuelle et prendre quelques risques. Je me suis appliqué cette stratégie pour ce dernier trade. Il y a un moment où il faut appuyer sur les boutons de la souris sans trembler, parce que c'est maintenant et pas demain !
Pour avoir mis en oeuvre ces 4 éléments, les marchés m'ont payé 38.000 euros de gains en une semaine. Je termine l'année à +300% et 100% d'opérations positives. Les biens pensants diront que c'est impossible. Il se trouve que l'argent est sur mon compte et c'est au final le seul truc qui compte ! J'ai aussi une centaine de témoins lecteurs de ma lettre et je concède volontiers que cette pression supplémentaire est en fait un excellent outil pour maintenir une discipline permanente. Je ne reste qu'un petit trader indépendant à mi temps. Mais cette année 2010 m'a bien plu. Encore une autre en 2011, la même, m'irait bien...

Je vous souhaite à tous un maximum de plus values en 2011 !
Charles Dereeper