Les fonctionnaires sont les plus grands voleurs de la planète. Dire une telle
phrase peut paraître provocateur ou choquant. Le seul souci, c'est que cette
affirmation est vraie. Quand je parle de fonctionnaires ici, je fais allusion à
ceux qui sont aux commandes. Pas l'infirmière de l'hôpital public du coin ou le
policier du quartier.
Comment font ils donc pour parvenir à obtenir ce titre lugubre ? Les trafiquants
d'armes, de drogue, prostitution et autres mafias divers et variées placent la
barre haute. Pourtant, sur un strict plan financier, ce sont les fonctionnaires
qui volent le plus d'argent aux gens.
Ils utilisent en fait une voie très pernicieuse et incomprise de la majorité des
habitants : la dévaluation de la monnaie fiduciaire. En clair, ils vident de
leur substance et de leur valeur, les billets de banque que nous détenons. Ce
qui force tous les agents économiques à s'adapter et surtout à se bouger "le
derrière" pour avancer sur un plan financier. Car le seul fait de stagner
revient en réalité à reculer.
J'ai cherché longtemps l'intérêt des systèmes inflationnistes mis en place par
les banques centrales et les autorités politiques des pays. Voici par exemple le
graphique de la valeur de la livre streling ("pound") sur deux siècles (il finit certes en 2002, mais
soyez rassurés, la tendance n'a pas changé depuis...). Vous pourrez mieux
mesurer ainsi sur une longue perspective ce que les fonctionnaires anglais ont
réalisé comme méfaits au détriment des Anglais (si l'idée saugrenue vous venait
éventuellement de ricaner sur le sort de ces pauvres Anglais que nous les
Français, nous apprécions mollement, je vous invite à consulter le graphique du
franc, qui n'est guerre plus reluisant...)
Si ce n'est pas du vol de pro orchestré par les élites depuis un long moment,
sans que personne n'y trouve rien à redire, cela y ressemble beaucoup. Ce
graphique montre ce que de nombreux analystes savent. A partir du vingtième
siècle, date de la création de la FED américaine et des énormes besoins de
financement pour les guerres et la grande dépression des années 30, a été créé
un système destiné à financer une partie des dépenses publiques par l'inflation
et la dévaluation des monnaies papiers. C'est invisible aux yeux de l'opinion
publique et diablement efficace.
1 dollar de 1900 ou une livre de 1900 ne vaut aujourd'hui plus rien, même pas 1%
de sa valeur...
Certains affirment que le progrès des humains passe par l'inflation.
Personnellement, je finis par penser que l'enrichissement des classes très
supérieures passe effectivement par l'inflation et la dévaluation. En
revanche, j'ai le sentiment que la très grande majorité des habitants des pays
occidentaux gagnerait en pouvoir d'achat vis à vis de la vie matérielle et des
dépenses courantes à l'aide de la déflation.
Ce n'est pas la madame Michu du quartier qui monte des opérations à effet de
levier grâce à l'emprunt bancaire. Aujourd'hui que les termes de récession et
dépression économique sont repris en masse, il faut juste comprendre que c'est
une simple vue subjective de l'esprit des classes dirigeantes. En effet, une
récession économique qui voit une chute du PIB de 2% par rapport à l'année
précédente est "vendue" par la propagande comme dramatique, effrayante,
dangereuse. Pourtant, dans les faits, cela signifie que le PIB de 2009
représenterait dans notre exemple 98% du PIB de 2008. Autant dire que dans la
vie de tous les jours, rien ne changera.
En fait, les classes dirigeantes ont déterminé une bonne fois pour toute qu'il
fallait progresser tous les 12 mois. Cela aurait pu être tous les six mois ou
tous les deux ans. Non. Ils ont choisi la durée de 12 mois. A partir de là a été
construit tout un système de valeur et de référence. Il faut voir le bourrage de
crâne massif et intensif qui a lieu si l'économie s'avise de sortir de ce schéma
au niveau de sa progression... En réalité, si le PIB est en légère récession sur
12 mois, la vie de 90% des Français sera maintenue en l'état. Quelques centaines
de milliers trinqueront en se retrouvant au chômage. Seuls, les utilisateurs des
emprunts bancaires (principalement les états, les entreprises et les ménages
souhaitant acquérir un bien immobilier) qui misent sur une inflation et une
croissance pour rembourser, se retrouvent perdants. Contrairement aux idées
reçues, si on ramène ce nombre d'agents endettés à la majorité des populations
humaines et si on fait dans une certaine mesure abstraction des emprunts
immobiliers, il faut bien reconnaître que les perdants ne sont qu'une infime
minorité en cas de récession. Ces derniers parviennent donc à imposer leurs
points de vue à une immense majorité.
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