Avec la crise, comme il fallait s'y attendre, les tenants du « toujours plus d'état » se font entendre de plus en plus bruyamment, au point que le keynésianisme est en train de devenir aujourd'hui une véritable pensée unique, et que certains (qui ne reculent devant aucune déformation de la réalité) le présentent comme une idée à « redécouvrir ».
Selon le discours dominant (porté par exemple par le récent prix Nobel d'économie Paul Krugman, nouveau porte-drapeau de la fuite en avant), il y aurait eu au cours des dernières décennies une « insuffisance d'état » provoqué par un « néolibéralisme » qui aurait provoqué les dérives actuelles.
Seul problème : Ce soi-disant néolibéralisme n'a jamais existé (en dehors de
l'imagination de certains nostalgiques des utopies de la gauche radicale), que
ce soit en Europe ou aux USA.
Où est en effet le « néo-libéralisme » quand la part des prélèvements
obligatoires passe de 30% en 1960 à 45% en 1999 en France ?
Où est le « néo-libéralisme » quand la part des prélèvements obligatoires passe de 25,8 % du PIB en 1965 à 37,5 % en 2000 ?
Où est le « néo-libéralisme » quand la part du secteur public passe de 22% après guerre à 44% aujourd'hui aux USA et de 34,6% en 1960 à 55% à la fin des années 90 en France ?
Où est le « néo-libéralisme quand la politique de l'état américain conduit les agences parapubliques Fannie Mae et Freddie Mac à contrôler 50% du marché des prêts hypothécaires, en provoquant une expansion incontrôlée du crédit ?
Où est le « néo-libéralisme » dans les politiques de stimulation forcée du crédit du début des années 2000, basées sur la mise en place par la FED de taux anormalement bas et sur l'utilisation de Freddie Mac et Fannie Mae comme fer de lance de l'expansion du crédit à tout va ?
La vérité est que ce « néo-libéralisme » cache en fait une constante qui se
vérifie depuis des décennies dans les pays occidentaux : Toujours plus d'état
pour toujours plus de dettes
Certains libéraux ont effectivement fait une grosse erreur dans les années 90 :
Celle de présenter les USA, l'Angleterre ou d'autres pays comme des modèles de
libéralisme, alors que les dirigeants de ces pays avaient depuis longtemps trahi
les vraies idées libérales. Les partisans de l'étatisme, qui ont mal digéré la
chute du mur de Berlin se sont évidemment engouffrés dans la faille. Du point de
vue de la communication, c'est effectivement de « bonne guerre » (bien que d'une
totale mauvaise foi). Mais tous ne sont pas tombés dans ce piège, et de nombreux
libéraux avaient prévu la crise actuelle et dénoncé la fuite en avant.
Le « keynésianisme » n'est pas une idée nouvelle, les dirigeants en usent et en
abusent depuis des décennies pour stimuler l'expansion du crédit par tous les
moyens, en espérant ainsi reporter à plus tard chaque problème qui se présente à
eux.
Ce keynésianisme a conduit à la création d'une véritable économie-Madoff,
ou des consommateurs européens et américains achètent à crédit des produits dont
ils ont de moins en moins besoin à des pays émergents qui croyaient jusqu'ici
que leurs clients débiteurs resteraient solvables.
Comme ces consommateurs disposent de plus en plus de biens et que leur appétit
de consommation diminuait en conséquence, il a fallu accélérer sans cesse
l'expansion du crédit et l'inondation de liquidités associés pour que la
consommation se maintienne...le keynésianisme est une drogue dure qui est à
l'origine de la crise que nous traversons.