Et si les actions américaines et les bourses d'une manière générale grimpaient
en 2008 ? Tout le monde ou presque redoute ou est persuadé que le système
économique américain va lâcher suite à ses excès.
Et pourtant ?
Ne se pourrait-il pas qu'il résiste un peu plus longtemps que prévu ? Une
croissance proche de zéro au premier semestre suivie par une accélération au
deuxième suffirait probablement pour obtenir une belle performance des actions !
Les indices boursiers des pays émergents (EEM) pourraient alors sans problème
poursuivre leur envolée spéculative qui ressemble étrangement à celle du Nasdaq
il y a une décennie...
Regardez le graphique ci dessous et ce qu'on obtient si on s'amuse à superposer
les deux phénomènes !
Une progression totalement similaire ! Amusant non ?
En outre...
Stephen Moore du Wall Street Journal a mis en lumière une caractéristique très
particulière de la décennie 2000 / 2010 pour le marché des actions américaines :
une décote permanente dans leur valorisation, à cause des facteurs
géopolitiques. La preuve est éclatante si on compare la situation actuelle avec
les trois précédentes décennies, qui ont toutes connu pourtant leurs lots de
guerre et problèmes économiques.
La courbe en bleue est celle de l'indice boursier américain S&P 500. Celle en
noire représente un modèle économique qui prend en compte le total des bénéfices
des entreprises composant le S&P500 en l'ajustant par rapport au niveau des taux
d'intérêts.
Entre 1970 et 1998, la corrélation est pratiquement permanente. Les premières
divergences apparaissent en 1998 et ne cessent de s'amplifier depuis 2001, date
des attentats et du début des guerres afghanes et irakiennes.
Depuis ces nouveaux conflits, les profits des entreprises en valeur relative par
rapport aux taux d'intérêts ne cessent d'augmenter, alors que la valeur des
actions chute !
Conclusion : les Etats-Unis ont perdu la confiance du reste du monde, les
investisseurs refusant de valoriser les actions en fonction de ce qu'elles
rapportent. Le S&P500 devrait valoir beaucoup plus au regard de ce qui était
accepté dans le passé depuis 30 ans.
On peut penser aussi que la chute perpétuelle du dollar depuis l'an 2000 joue un
rôle. Qui voudrait détenir des actifs qui perdent chaque année entre 5 et 10% de
leur valeur uniquement en risque de changes ?
Selon l'analyste Don Hays, les actions américaines sont considérablement sous
évaluée de 20 à 45% par rapport au niveau des taux d'intérêts. A contre courant
de tous les pessimistes qui anticipent l'arrivée de la déflation, un krach
boursier et immobilier? ce dernier s'attend à un marché haussier boursier en
2008.
Difficile de pronostiquer en cette fin 2007, qui aura raison à horizon un an.
Ce qui est néanmoins intéressant à noter, c'est que les actions américaines
suivent un biais baissier depuis plusieurs années déjà. Une large crise
économique pourrait certes les faire baisser encore plus, mais peut être un peu
moins que ne le prévoit le clan des pessimistes.
Si les investisseurs cotent déjà les risques sur les actions, il en est tout
autrement au niveau de l'économie, de l'immobilier ou encore du crédit où aucune
décote n'existe. Et même bien au contraire, des bulles sont présentes à chaque
fois. Si on doit assister à une correction au cours de la prochaine décennie, ce
sera en priorité sur ces trois pôles, plus que sur les actions !
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