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Résumons : les banques ont orchestré la mise en place d’une gigantesque
pyramide de dettes en direction des Etats, des collectivités, des particuliers
et des entreprises. Tout le monde a applaudi pendant 5 ans. La croissance
fictive permettait aux Etats d’avoir la paix avec les tensions sociales. Le
business était bon pour les entreprises et les particuliers ont pu acheter de
plus en plus de maisons grâce au crédit.
Puis, la bulle du crédit a explosé. C’est devenu la faute des banquiers et des
traders, des gens très méchants, méchants.
Les Etats ont alors piqué dans la caisse commune des populations pour renflouer
les banques et assurances tout en orchestrant en grande pompe une immense
relance qui a stabilisé la situation en 2009.
Ce qui a fait dire à de nombreuses personnes que les gains étaient privés mais
les pertes nationalisées ou encore, pile je gagne et face, tu casques à ma
place.
Parmi tous les tenants de ce genre de discours, existent de nombreux maires. Or,
s’il y a bien une chose que nous pouvons reprocher aux collectivités locales
type mairie, c’est de pratiquer exactement le même comportement suicidaire que
les banquiers, à savoir, je dépense, je me trompe et je fais payer les
contribuables pour mes échecs en augmentant les impôts.
On ne compte plus les échecs et l’immense gaspillage des différentes couches
administratives locales et régionales. En outre, le fait que les mairies
puissent s’endetter au-delà du raisonnable et se livrer à des acrobaties
financières destructrices m’a toujours laissé mal à l’aise. Une mairie n’est pas
une entreprise !
Si je vous écris tout ceci, c’est parce qu’une situation tout à fait délicieuse
est en train de se produire. Maires contre banquiers : nous avons deux
catégories de mauvais joueurs patentés et affirmés. Ils se trouvent qu’ils
commencent à s’affronter, ce qui promet d’être rigolo. On sort pour une fois du
cliché des pauvres Mesdames Michues innocentes (américaines) qui se sont faites
plumer officiellement. Non, c’est vrai, elles gagnaient 2000 dollars de salaire
mensuel et elles ont acheté avec leur mari des maisons qui exigeaient 1500
dollars de remboursement, avec seulement 500 euros les premières années. Il ne
fallait pas avoir trop de neurones sous le capot pour saisir que 1500 dollars de
remboursement, ce n’était pas possible quand on en gagnait 2000. Imaginez la
complexité de la soustraction et l’analyse du résultat final de 500 euros… Trop
dur, car il fallait comparer ce chiffre avec celui des dépenses courantes du
ménage. Limite impossible sans Pentium 8 double processeur ! Puisqu’on vous dit
qu’elles sont victimes des méchants banquiers, alors quoi, pourquoi donc en
rediscuter !
Là, dans le match entre banquiers et maires, le premier round est dans la même
direction. Les maires de Laval (PS), Rouen (PS) ou Saint Etienne (PS) ont plombé
les comptes des villes en souscrivant des emprunts, dont certains étaient swapés
en livre sterling contre franc suisse. Des dizaines de millions d’euros. Les
taux d’intérêt de remboursement risque de passer à 24%. Les élus veulent
poursuivre les banquiers pour défaut d’information… et ont décidé d’augmenter
les impôts locaux pour payer l’addition. Tiens donc, cela me rappelle vaguement
un truc…
Non, c’est vrai. Ils pourraient réduire le personnel de 50%, couper toutes les
dépenses superflues de la mairie pour rembourser leurs erreurs, des réactions
normales de tout gestionnaire publique ou privé.
Au lieu de cela, nous obtenons une hausse des impôts et une communication active
sur le statut de victime. Moi, en même temps, je dis ça, mais peut être que je
surestime la quantité de neurones présents sous le capot des maires. Ben quoi ?
La souscription d’un emprunt swapé en livre sterling contre franc suisse, quand
je gère une ville en France dont la monnaie est l’euro, à aucun moment, je vous
assure que je pouvais trouver cela bizarre… Je me suis douté de rien. C’est vrai
Monsieur, quand je signe le contrat avec mon banquier, pas une seule seconde, je
n’ai su ce que j’étais en train de faire… je suis une énième pauvre victime des
manigances de sales banquiers cupides.
Allez attendons le deuxième round avec impatience et dans la bonne humeur ! Et
ayons une petite pensée pour les habitants de ces trois villes.