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Souvenez vous ! C’était il y a deux ans en 2008 au début officiel de la crise
financière. La récession, nous disait on, allait entraîner une chute des
dépenses des ménages. Ces derniers étaient censés en revanche se recentrer sur
leur home sweet home et consommer plus de jeux vidéos, de films et de loisirs et
moins de dépenses inutiles. Les analystes, gérants de sicav et journalistes
financiers recommandaient l’achat des sociétés dans ce domaine, dans le cadre
d’une approche défensive des portefeuilles.... bonjour la défense…
Deux ans plus tard, voici les derniers chiffres. Aux USA, les ventes de consoles
de jeux vidéos ont chuté d’environ 21% en 2009, en sachant qu’elles ont
également diminué l’année précédente. Toujours selon les derniers chiffres NPD,
les ventes de jeux ont baissé de 12% en janvier 2010 par rapport à janvier
2009.La console PS3 de Sony a même dégringolé de 36% au niveau de ses ventes.
La piste des jeux vidéos n’en était pas une. Il s’agissait en fait d’un piège.
D’une manière générale, le secteur des entertainment est moyen en Bourse. Cela
fait par exemple 14 ans ci-dessous que les actionnaires de Walt Disney ne
gagnent pas d’argent.
En plus, le titre a un dividende d’une rentabilité ridicule, autour de 1 à 2%.
Ubisoft et les autres, même combat sur dix ans.
Seule une valeur semble tirer son épingle du jeu : il s’agit de WWE, world
wrestling entertainment qui exploite le catch, un spectacle qui résiste à la
crise.
Si le titre est stable depuis dix ans, la société génère de grosses marges et
verse des dividendes d’environ 8% de rendement.
En France, je passais en revue différents domaines : un secteur s’est écroulé.
Il s’agit des journaux gratuits d’annonces locales. Au niveau national, ce
marché a vu son CA global baisser des deux tiers. La claque est réelle. Les
licenciements n’arrêtent pas. Pourtant en 2005 et 2006, ces sociétés étaient
considérés comme des cash machine avec des taux de marge de 20% par an et plus,
avant impôts. C’est la faute à la crise qu’ils nous répètent en chœur, sauf que
le site leboncoin.fr qui fait le même boulot, explose les compteurs à la hausse
en devenant l’une des principales audiences internet en France. La crise a bon
dos. Bientôt, les dirigeants du secteur papier des petites annonces vont nous
expliquer que leur échec est provoqué par les vilains traders et les hedge
funds, un peu comme le ministre grecque du budget…
Voici SPIR Communications qui est passé de 180 à 20 euros.
Je viens de faire un test. J’ai vu arriver la crise en février 2007. A cette
date, j’ai pris contact avec Loic ABADIE qui venait de démarrer ses formidables
et lumineux écrits. Un livre a été créé qui s’est vendu à 5000 exemplaires, en
arrivant les premiers sur le créneau en France. Nous nous sommes payés le luxe
de vendre deux fois plus cher que la majorité des livres qui sont arrivés après
nous sur le sujet. Le privilège des anticipations réussies…
Février 2007 – février 2010 = 3 ans. Si on prend le compartiment A depuis trois
ans, date du début des soucis économiques, seules 14 actions dépassent les 10%
de gains.
Sur le compartiment B, 18 titres sont en hausse de plus de 10% sur trois ans.
Une écrasante majorité est donc en baisse sur trois ans et ce, malgré une forte
remontée des cours de presque 100% sur les douze derniers mois.
Moralité
En période de troubles économiques, cela ne sert à rien de rechercher la valeur
qui va cartonner ou le secteur qui va résister. Au niveau des probabilités, le
combat est perdu d’avance. Il est préférable de ne rien faire ou de jouer à
court terme, ou encore d’accepter de jouer à la baisse.
Actuellement, les troubles économiques ne sont pas finis et risquent même fort
de s’amplifier dans les trimestres à venir. Prendre des positions actions à la
hausse est aléatoire à mon sens. Ne rien faire peut rapporter plus d’argent
paradoxalement…
Pour être plus précis, les thèmes porteurs pour la prochaine décennie sont déjà
connus. Problème monétaire avec le surendettement des Etats. Problème
énergétique et matières premières agricoles et métaux liés à l’industrialisation
de plus de 2 milliards de nouveaux individus. Problème enfin démographique, avec
d’un côté, un développement suicidaire du nombre d’humain sur terre au détriment
de l’habitat naturel et de l’autre, un vieillissement du monde économique
développé ne pouvant apporter que de la déflation.
Exploiter ces thèmes par l’intermédiaire des marchés financiers est facile. Se
positionner dès aujourd’hui est en revanche dangereux. En cas de nouvelle vague
de crise financière, tout baissera de concert comme en 2008. Il n’y aura comme à
chaque fois aucune décorrélation protectrice. La diversification est une chimère
destinée à rassurer. Dans les faits, elle ne fonctionne pas.