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L'acronyme CFD nous vient de l'anglais "contract for difference", soit
littéralement "contrat sur différence". Il s'agit de produits financiers d'un
nouveau type, développés récemment par l'imagination décidemment sans limite des
ingénieurs financiers. Ces produits sont dit "dérivés" car ils reposent tout le
temps sur un sous-jacent, un peu à la manière d'une option ou d'un warrant. On
trouve ainsi des CFD sur à peu près tout : des actions aux indices, en passant
par les matières premières.
Le marché des CFD se développe très vite et on compte aujourd'hui des milliers
de produits disponibles pour les investisseurs. Des courtiers étrangers (Saxo
Bank, IG Markets, etc.) ont fait leur apparition en France récemment et
proposent cette nouvelle offre originale.
Les CFD, qui sont cotés en continu par les courtiers qui les créent, suivent en
permanence l'évolution de leur sous-jacent et répliquent parfaitement son
évolution. Si on est dans le bon sens on gagne de l'argent, je vous laisse
deviner l'inverse.
A la différence des warrants et des options il n'y a pas de valeur temps, on
peut rester positionné aussi longtemps qu'on le souhaite sur un CFD et sa valeur
ne s'érode pas jour après jour si le sous-jacent est immobile.
Exemple concret :
Le CAC 40 est à 3700 points et vous anticipez une progression rapide jusqu'à
3750 points. Vous allez donc acheter un CFD CAC 40 pour jouer la hausse. Votre
courtier propose un effet de levier de 20 fois sur les indices, en fait cela
signifie simplement que pour prendre position sur un contrat CAC 40 qui vaut
3700 points (euros), il faut disposer de seulement un vingtième de ce montant
sur votre compte, soit 185 euros.
Avec 185 euros sur votre compte, vous pouvez donc parier sur le CAC 40 pour un
montant en jeu de 3700 points.
Avant de passer à l'achat vous constaterez que la cotation du contrat CAC 40
présente deux zones et deux prix :
- Achat : 3 702
- Vente : 3 698
Cet écart entre l'achat et la vente est la rémunération du courtier car il n'y a
pas de frais de transaction, cet écart est appelé "spread" ou "fourchette". Plus
l'écart achat-vente est petit, meilleur marché est le courtier. Généralement on
trouve des écarts de 3 à 4 points sur le CAC 40, cela équivaut à une commission
d'environ 0,1% ce qui est assez bon marché par rapport au courtage traditionnel
sur les actions.
En décidant de vous placer à l'achat, vous allez dans cet exemple acheter le
contrat CAC 40 à 3702 points.
Scénarios possibles
1) le marché continue de monter et le CAC 40 s'apprécie jusqu'à 3 750
points. La fourchette du courtier devient : Achat (3752) - Vente
(3748).
Vous décidez de vendre votre CFD, vous empochez 3748 (vente) - 3702 (achat de
tout à l'heure) = 46 euros. Par rapport à vos 185 euros de dépôt de garantie, le
rendement est de 24,8% ! Pas si mal !
2) le marché vous prend à contre pied et descend de 2%, passant de 3700
à 3625 points. La fourchette du courtier devient : Achat (3627) - Vente
(3623).
Vous décidez de stopper les frais et de vendre votre CFD. Bilan : 3623 (vente) -
3702 (achat) = - 79 euros, soit quasiment un -50% par rapport à votre mise de
départ de 185 euros. Outch !
Les avantages des CFD
- Une grande facilité pour investir sur un grand nombre de supports qui ne sont
pas très accessibles aux particuliers : les matières premières, les actions
internationales, les indices boursiers ou les devises par exemple.
- Des effets de levier importants pour spéculer. On peut monter jusqu'à un
levier 20 sur certains produits. Voir aussi plus bas au paragraphe "dangers"
- Achat et vente à découvert sans restriction. On peut jouer très facilement
dans les deux sens, à la hausse et à la baisse, sans se poser de questions.
- Possibilité d'investir sur de multiples supports ou places internationales
avec un petit portefeuille. Les coûts de transaction sont faibles et on a de
nombreuses possibilités avec un capital modeste qui serait vite mangé par les
commissions si on intervenait en direct sur les actions.
- Pas de valeur temps, à la différence des warrants et des options.
- Liquidité très forte. C'et le courtier qui assure la contrepartie et qui cote
en permanence un cours d'achat et de vente serré sur les CFD, vous rentrez et
sortez quand vous le souhaitez à un prix décent.
Les dangers des CFD
- Il n'y en a réellement qu'un seul, c'est l'effet de levier ! On peut
facilement engager d'importantes sommes sur les CFD et prendre des positions
jusqu'à 20 fois supérieures à son encours de liquidités. Attention à la ruine en
cas d'enthousiasme débridé sur le levier ! En effet, en levier 20, il suffit
d'une variation de seulement 5% du sous-jacent pour perdre 100% de sa mise.
Conclusion, que faire avec des CFD ?
Comme nous l'avons détaillé plus haut, les CFD ont de nombreux avantages et
notamment dans une approche spéculative des investissements. Ce sont des
produits simples dans leur compréhension mais qui nécessitent d'être utilisés
avec raison et avec un "money management" bien rôdé.
Compte tenu des effets de levier puissants, leur principal danger mais aussi le
corollaire des gains rapides, il faudra avoir en permanence un plan de trading
dans la tête. Se fixer des stops et ne pas hésiter à couper la position si cela
part dans le mauvais sens.
La forte liquidité et l'inexistence de contraintes de volume conviendra aux day
traders. Ce sont des produits que nous recommandons dans une optique de cour
terme en jouant sur des marchés volatils pour capter des mouvements de marché
brefs.
Une utilisation plus évoluée des CFD consistera à s'en servir comme d'un outil
de couverture de portefeuille ou encore pour accéder à des marchés à fortes
barrières d'entrée : pétrole et autres matières premières, indices boursiers,
etc.
De manière générale, il faudra veiller à ne pas être sous capitalisé pour être
tenté d'utiliser de forts leviers. Si on reste dans des niveaux de leviers
faibles, le risque sera parfaitement maîtrisé par rapport à d'autres supports.
Bien souvent, les investisseurs avec les plus petits comptes (quelques centaines
d'euros) se précipitent sur ces supports et après un ou deux succès se font
plumer par abus d'effet de levier.