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Le plan automobile à la Montebourg, une vaste blague

Par Rodolphe Vialles;

rodolphe vialles

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On allait voir ce qu'on allait voir, le gouvernement nous concoctait un plan pour la filière automobile !

 Et bien le voilà ce fameux plan, porté par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. C'est au final une vaste blague, tout comme le nom du ministère soit dit en passant avec un ministre dont on se demande à quoi il sert. L'épisode avec PSA a été tellement surréaliste que le premier ministre a du reprendre le dossier en main.

L'homme qui n'a jamais mis les pieds dans une entreprise, tout comme ses énarques de conseillers, n'est au final pas à blâmer. Il n'a aucune expérience de l'industrie, encore moins du secteur automobile, il ne fallait pas s'attendre à des miracles. Par contre il aurait pu avoir des idées, et là les bras nous en tombent à l'annonce de ce plan de relance.

Le gouvernement fonce donc tête baissée dans les véhicules électriques et hybrides avec une mesure phare, l'augmentation des bonus pour l'acquisition de ces véhicules. Quelle révolution, quelle belle inventivité !

On met le paquet sur un segment du marché automobile qui est anecdotique aujourd'hui et qui devrait le rester pour un bon bout de temps. Les technologies ne sont pas encore matures, l'offre des constructeurs reste faible, l'autonomie pose problème (sur le tout électrique) et les tarifs sont pour le moins élitistes.

Un seul exemple est éclairant, la petite citadine de Renault, la Zoé, coûte 21 000 euros dans son tarif de base. Avec le "super bonus" gouvernemental, son prix va passer à 14 000 euros. A comparer avec une Twingo ou une Clio largement sous les 10 000 euros pour les premières versions. Sans soucis d'autonomie et autres. Pas certain qu'avec un bonus renforcé les consommateurs fassent ce choix demain, du moins pas plus qu'aujourd'hui.

Deuxième souci, où est l'offre des constructeurs français dans le domaine ? embryonnaire. Par contre du côté des japonais, Toyota et Nissan en tête, une nette avance a déjà été prise. C'est donc au mieux une réponse de moyen-long terme au secteur.

Difficile de voir aujourd'hui en quoi la mesure va aider les constructeurs hexagonaux. On va sponsoriser une filière globale sans garantie sur l'emploi français. Les constructeurs étrangers sauront s'adapter très rapidement et profiterons également de l'aubaine.

Qui peut donc croire une seconde que ce plan, qui n'est au final qu'une extension du barème bonus/malus écologique du précédent gouvernement, va changer la situation de l'industrie automobile française ?

Qui peut croire que c'est en sponsorisant en France des véhicules de niche qu'on va sauver les emplois ? Personne sauf notre "redresseur productif", le chantre de la démondialisation, qui ne perçoit pas que c'est en remportant des succès à l'international que nos constructeurs seront forts.

Tout le monde connait le problème numéro un de l'industrie française, ce sont les coûts de production, tirés à la hausse en grande partie par le coût du travail, plombé par des charges énormes. Sur ce volet, aucune piste proposée par le gouvernement. Au contraire, avec la nouvelle taxe pour financer les retraites à 60 ans ou les rumeurs sur la CSG pour 2013 on va accroître les coûts de main d'oeuvre de façon importante. Pour commencer on pourrait supprimer le salaire de Montebourg, car décidément il ne sert pas à grand chose.


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