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Les obligations convertibles, partie 4

Exemple de convertible mixte

Le 12 juin, l'obligation convertible Chaussures André, échangeable contre trois actions, cotait 1 875 pour un cours de l'action de 617. Compte tenu de sa parité d'un pour trois, sa valeur de conversion était de 1 851 (3 x 617). Celle-ci était inférieure au prix de remboursement qui est de 1 980.

Par conséquent, dans la situation au 12 juin, la conversion ne serait pas intéressante. Mais il suffirait que l'action franchisse le niveau de 660 (1 980 divisé par trois), soit une hausse d'un peu moins de 7 %, pour que les données changent. Si l'action s'élève au-dessus de 660 et monte par exemple à 800, il est probable que la convertible atteindra la zone des 2 400.

Le porteur de la convertible aura obtenu une plus-value proche de celle de l'action. Dans l'hypothèse d'une baisse de l'action, au contraire, le risque de perte peut être parfaitement cerné. Par exemple, au taux en vigueur le 12 juin, l'obligation convertible Chaussures André vaudrait un peu moins de 1 700, si bien que le risque de perte est d'un peu plus de Il %. Sauf repli général des obligations en raison d'une hausse des taux d'intérêt, le propriétaire d'une obligation convertible sait donc exactement à quoi s'en tenir.

Quand faut-il convertir ?

En général, l'échange peut être pratiqué à tout moment pendant la vie de l'obligation convertible. Mais, dans la pratique, la question se pose essentiellement au moment où il faut choisir entre remboursement et conversion, c'est-à-dire lors de l'amortissement soit par tirage au sort, soit en bloc in fine, soit au cas où la société a décidé le remboursement anticipé.

En principe, la décision est facile à prendre. On convertira dès lors que le cours de l'action dépasse le prix de remboursement.

Toutefois, les deux chiffres peuvent être proches l'un de l'autre. Il est bon alors de savoir que le porteur dispose d'un délai de trois mois entre le moment où son titre est appelé au remboursement et celui où il doit prendre sa décision finale.

- On peut donc conseiller d'attendre les derniers jours pour faire son choix quand les cours de l'obligation et de l'action sont voisins.

- Au contraire, si le niveau de l'action est trop bas pour espérer que la conversion devienne avantageuse, le porteur a tout intérêt à demander le remboursement dès le début de la période de trois mois pour retrouver au plus vite ses capitaux.

- Quand l'altitude atteinte par action rend la conversion évidente, le choix du moment garde son importance.

a) L'investisseur, soucieux surtout de matérialiser une plus-value rapide, aura intérêt à demander l'échange immédiat qui lui permettra de revendre l'action avec bénéfice. L'inconvénient de cette manière de procéder est la renonciation au dernier coupon de la convertible.

b) L'investisseur qui opère dans une optique à long terme et qui a l'intention de rester placé sur la société préférera attendre le dernier moment. Il percevra de ce fait le dernier coupon de la convertible mais recevra une action qui n'aura pas droit au prochain dividende et qui de ce fait ne sera pas immédiatement assimilable aux actions anciennes. Elle sera donc cotée sur une " ligne " particulière en Bourse et sans doute plus difficile à négocier. Mais cet inconvénient ne pourra pas dérouter celui qui fait un placement à long terme.

On précisera que beaucoup d'obligations convertibles ont leur échéance au 31 décembre ou au 1er janvier, si bien que le coupon de la convertible s'encaisse à ces dates, tandis que le dividende de l'action " tombe " souvent en juin-juillet.

On peut la définir comme une convertible dont J'échange en action est forcé. En effet, aucun remboursement en espèce n'est prévu. Celui-ci doit s'effectuer en tout état de cause sous forme d'actions. Mais celles-ci, contrairement à la formule de inéchangeable, ne sont pas préexistantes. Elles sont créées à l'échéance de l'emprunt, au moment de la conversion forcée.

Obligation remboursable en actions

Pour l'émetteur
Pour l'émetteur, l'avantage de la formule est que l'augmentation de capital liée à l'échange étant un fait certain (contrairement à ce qui se passe pour la convertible classique), les sommes collectées par une émission d'ORA sont assimilées à des fonds propres. En outre, l'émetteur profite des avantages de la convertible classique : augmentation de capital différée à un prix élevé et pendant la durée de l'emprunt, versement d'un taux d'intérêt en général inférieur à celui du marché.

Position du porteur
En revanche, la formule est moins attrayante pour le souscripteur qui prend le risque de se retrouver à l'échéance en cas de baisse du cours, avec des actions dont la valeur sera inférieure à la somme souscrite en obligation. Seul avantage pendant toute la durée où il est obligataire avant de devenir fatalement actionnaire, il jouit d'une rémunération en général supérieure à celle que lui aurait rapporté la détention directe d'action.

Cas particulier, l'OCEANE

L'acronyme OCEANE signifie littéralement : Obligation convertible échangeable en action nouvelle ou existante.

La conversion s'entend par la création d'actions nouvelles par augmentation de capital et la partie échangeable procède par la remise d'actions existantes. Le choix revient à l'émetteur de fournir des actions existantes ou nouvelles. Les OCEANE qui font l'objet d'un remboursement normal ou anticipé ne laissent au porteur qu'un délai de 7 jours ouvrés entre la date de l'avis annonçant le remboursement et la date effective du remboursement (3 mois dans le cas d'obligations convertibles). Les OCEANE sont donc différentes des obligations convertibles sur la nature des titres remis ainsi que sur le délai de conversion ou d'échange.

obligations convertibles, partie 3

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