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Analyse financière - Leçon 4 - La dernière sélection

Après avoir sélectionné quelques secteurs - ou thèmes d'investissements - vous avez donc une poignée de valeurs susceptibles d'être acquises pour rentrer dans votre portefeuille.

Avant de se lancer tête baissée dans les rapports d'activité et de commencer de longues et fastidieuses analyses des comptes de chaque société, il convient de se poser quelques questions de base qui vous permettront d'éliminer encore quelques valeurs de l'analyse finale. Pour cela nous vous présentons ci-dessous une série de thèmes types qui vous simplifieront la démarche.

Connaître et comprendre les produits vendus

Le choix d'une valeur plutôt qu'une autre repose souvent sur un fort rapport émotionnel avec les produits de l'entreprise. Il faut donc s'intéresser de préférence à des activités économiques que l'on connaît et dont on maîtrise les circuits. Une activité simple (la banque par exemple) est plus facile à cerner que l'activité qu'on ne comprend pas bien, d'une start-up de nouvelles technologies.

Les meilleures idées sont souvent les plus simples, n'oublions pas que nous allons être à l'affût des nouvelles concernant la société que nous aurons mise dans notre portefeuille. Il faudra être en mesure de les comprendre et de pouvoir en tirer des conclusions quant à l'évolution de notre poulain.

Un leurre très fréquent survient à l'égard des sociétés intervenant sur des marchés très porteurs (Internet, biotechnologies ...), souvent les marchés ont anticipé le futur et les plus-values annoncées ne sont pas forcément au rendez-vous. Il vaudra mieux se placer sur un secteur traditionnel actuellement délaissé, les retournements de tendance ou de cycle étant souvent violents.

La taille de la société

L'économie moderne et la globalisation des échanges mondiaux ont favorisé le rapprochement des sociétés et la constitution de géants mondiaux, ces valeurs que l'on appelle les "blue chips" sont souvent acquises pour constituer un fonds de portefeuille. Leurs performances boursières sont généralement dans la moyenne du marché, elles offrent une sécurité relativement importante mais aussi une certaine inertie.

A côté de ces mastodontes cohabitent des sociétés de taille modeste, il est bon de s'y intéresser car leur situation est rarement pérenne. Sous la pression concurrentielle, deux choix s'offrent à elles : le rapprochement avec un grand groupe ou leur disparition du marché.

Les stratégies boursières seront donc différentes en fonction de la place occupée par l'entreprise sur son marché. Si on veut minimiser le risque on se contentera des grandes valeurs, par contre on pourra s'intéresser aux sociétés de taille modeste dans une optique plus spéculative, consistant à parier sur une croissance très rapide ou un rapprochement avec un grand groupe.

Les matières premières

Chaque entreprise consomme des matières premières pour sa production, les fluctuations du prix de ces matières influencent donc plus ou moins le cours des sociétés concernées.

Certaines sociétés sont très dépendantes des matières premières, c'est le cas notamment de tous les producteurs de matières (papier, or, pétrole...) dont le cours de bourse est très fortement corrélé à l'évolution des cours de ces produits. Ces entreprises ne maîtrisent pas du tout leurs prix de vente et les investisseurs les jouent souvent comme des vecteurs multiplicateurs des cours des matières premières.

Pour les autres sociétés le prix de ces matières premières influence le prix de leurs produits finis de manière moins directe, mais affecte quand même leurs marges. En fonction des stocks constitués par l'entreprise et de la rapidité d'adaptation du prix du produit fini à ces fluctuations de cours l'effet se fera plus ou moins sentir sur les marges.

De même, l'envolée du cours des approvisionnements n'est pas toujours un facteur négatif pour l'entreprise. Par exemple, une augmentation des cours du brut favorisera le cours des sociétés pétrolières mais affectera celui des sociétés grosses utilisatrices de cette matière (papetiers, cimentiers... dont la demande en énergie est importante).

Le circuit de production ainsi que les matières employées et leur cours doivent être suivis avec attention par l'analyste pour adapter au plus juste l'évaluation de la société.

Les devises

L'évolution du cours des devises influence assez fortement les résultats des entreprises. Il faut savoir que la monnaie de référence pour de nombreuses transactions internationales reste le dollar. On achète et on vend des Airbus et du pétrole en dollars et non en euros. Hormis si l'entreprise importe ou exporte uniquement dans la zone Euro, l'évolution du dollar aura un impact sur les sociétés.

Suivant que la société exporte ou importe des produits, l'évolution de la monnaie aura des conséquences différentes. Si le cours du dollar est en hausse par rapport à l'euro, une société française qui importe des matières premières sera pénalisée par cette augmentation. Pour la société exportatrice c'est l'inverse qui se produira puisque ses produits coûteront plus cher en monnaie nationale, elle sera donc favorisée. Une baisse de la monnaie de transaction aura des conséquences inverses.

Par contre si la société effectue toutes ses transactions en dollars (achats et ventes), l'évolution de la monnaie de transaction aura un impact très faible sur les comptes.

Il sera donc intéressant de se renseigner sur les marchés de la société (Europe, monde... ) ainsi que sur les habitudes de paiement et de règlement.

Les activités de l'entreprise

Le dernier point sur lequel nous porterons une attention particulière est l'organisation de l'activité de l'entreprise, cela nous sera précieux pour aborder l'analyse des comptes de la société.

On assiste depuis quelques années à un retour "sur les métiers de base" c'est à dire que les entreprises qui avaient eu tendance à se diversifier dans toutes sortes d'activités, on rationalisé cette pléthore d'activités pas toujours complémentaires pour se recentrer sur leur métier d'origine.

Ce phénomène est d'autant plus important dans les secteurs ou les investissements de base sont conséquents.

Il nous faudra dresser un bilan de toutes les activités de l'entreprise pour avoir une image fidèle de son activité réelle. Dans le cas d'une véritable diversification, l'évaluation de l'entreprise est rendue plus complexe par le fait que chaque activité peut être analysée différemment en fonction du secteur auquel elle appartient.

De plus la différence de métiers entre plusieurs activités est très difficile à gérer et les synergies sont délicates.

L'activité unique, si elle est plus saine du point de vue de l'analyse, n'est pas sans présenter des lacunes stratégiques.

Cela entraîne une sensibilité et une vulnérabilité assez importante, l'exemple en est donné avec les entreprises de bâtiment ou de l'automobile qui du fait de leur mono-activité subissent de plein fouet les fluctuations des cycles économiques, il n'y a pas d'activité complémentaire qui pourrait jouer un effet tampon sur en cas de récession.

Nous éviterons autant que possible les entreprises trop diversifiées et nous nous tournerons plutôt vers celles qui ne font qu'un métier. Si nous voulons diversifier nos investissements entre plusieurs activités, à ce moment-là, il vaut mieux multiplier les lignes d'actions au sein de son portefeuille, nous investirons ainsi sur plusieurs spécialistes plutôt qu'un seul généraliste.

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